"Nous refusons la candidature de ceux qui ont fait un usage excessif de la force face au soulèvement du peuple libyen et qui sont visés par des mandats d'arrêt émanant de la Justice libyenne et de la Cour pénale internationale (CPI)", a déclaré le Conseil des notables et sages de Misrata, qui fut un bastion de la révolte contre le régime de Kadhafi et d'où sont issues les milices les plus puissantes de l'ouest libyen.
Ce communiqué à été publié après que le fils le plus en vue de Kadhafi, Seif al-Islam, a présenté dimanche sa candidature à l'élection présidentielle prévue le 24 décembre et censée tourner la page d'une décennie de conflit dans le pays.
Dans le communiqué, diffusé sur Facebook, les notables de Misrata ont appelé les "patriotes libres" à manifester contre la tenue de scrutin, première élection présidentielle au suffrage universel en Libye.
Lire aussi : Libye: Seif al-Islam Kadhafi officiellement candidat à la présidentielle
Dimanche, les "chefs, révolutionnaires et notables de Zaouia" (45 km à l'ouest de Tripoli) ont déclaré "refuser catégoriquement la candidature des deux criminels de guerre, Seif al-Islam Kadhafi et Khalifa Haftar, recherchés par la justice", selon une vidéo diffusée en ligne montrant des dizaines de personnes réunies sur la place centrale.
La candidature de Haftar, homme fort de l'Est libyen, à la présidentielle est imminente selon des médias libyens.
Un responsable de la Haute commission électorale (HNEC) a en outre indiqué lundi à l'AFP que plusieurs bureaux de vote avaient dû fermer dimanche sous la pression de "personnes contestant la candidature de Seif al-Islam Kadhafi à la présidentielle".
Lire aussi : La Libye depuis la chute de Kadhafi: une décennie de chaos
Selon ce responsable, qui a requis l'anonymat, "plusieurs centres de vote ont été fermés à Zaouia, Ghariane, Khoms et Zliten", où il n'y a pas eu de heurts.
La fermeture des bureaux de vote empêchera les habitants de ces villes inscrits sur les listes électorales de retirer leurs cartes d'électeur.
Selon la HNEC, 2.83 millions d'électeurs sont inscrits pour les élections présidentielle et législatives, un rendez-vous crucial mais encore incertain à cause de divergences susceptibles de faire échouer un processus politique laborieux parrainé par l'ONU.