La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) s'est dite dans un communiqué «préoccupée par l'évolution de la situation sécuritaire à Tripoli».
«La mobilisation de forces affiliées à différents groupes crée des tensions et augmente le risque d'affrontements qui pourraient dégénérer en conflit», a-t-elle mis en garde.
«Tout désaccord sur des questions politiques ou militaires devrait être résolu par le dialogue, en particulier dans cette période où le pays traverse un processus électoral difficile et complexe censé conduire à une transition pacifique», a insisté la mission onusienne.
Plus tôt dans la journée, des images postées sur les réseaux sociaux ont montré des véhicules armés de mitrailleuses ainsi qu'un char sillonnant un quartier proche du campus universitaire et des rues bloquées par des barrages de sable et gardées par des hommes armés.
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L'université de Tripoli avait dû fermer «à cause des tensions sécuritaires autour du campus dans les quartiers d'Aïn Zara et de Fornaj», selon un de ses professeurs.
D'après des médias locaux, plusieurs écoles et lycées dans ces quartiers en banlieue sud de Tripoli ont aussi décidé, par mesure de précaution, de fermer leurs portes.
Aucun accrochage ou échange de tirs n'a toutefois été signalé, selon des témoignages recueillis par l'AFP.
Et la situation s'est détendue dans l'après-midi avec la réouverture de la plupart des rues à la circulation, et une présence moins importante d'hommes armés, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les autorités n'ont fait aucun commentaire sur cette mobilisation armée qui intervient à trois jours de la date prévue pour la tenue d'une élection présidentielle cruciale, le 24 décembre. Mais le report du scrutin ne fait désormais aucun doute, même si aucune annonce officielle n'a été faite en ce sens.
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Ce déploiement intervient aussi quelques jours après le limogeage d'un haut responsable militaire, qui avait été contesté par plusieurs groupes armés, alimentant les tensions et donnant déjà lieu à des mouvements armés à Tripoli.
La capitale libyenne est sous le contrôle d'une myriade de groupes armés affiliés aux ministères de la Défense -un portefeuille sans ministre- et de l'Intérieur au sein du gouvernement intérimaire.
La Libye tente, depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, de s'extraire d'une décennie de chaos, marqué ces dernières années par l'existence de pouvoirs rivaux dans l'est et l'ouest du pays.
L'élection présidentielle était censée représenter l'aboutissement d'un processus de paix laborieux, parrainé par l'ONU, pour clore ce chapitre de divisions et d'instabilité.
Malgré la fin des combats en 2020 entre le gouvernement installé à Tripoli et les forces de Khalifa Haftar, homme fort de l'Est, la sécurité reste précaire dans le pays nord-africain avec des affrontements sporadiques entre groupes armés.