Les bagarres entre députés au sein des enceintes parlementaires africaines deviennent fréquentes. Dernière en date, celle qui a opposé les députés de l’opposition ghanéenne à ceux de la majorité lors d’une session nocturne sur une taxe controversée proposée par le gouvernement sur les transactions électroniques dans le pays.
Tout a commencé lorsque les députés du parti du Congrès national démocratique (NDC), opposition, se sont précipités pour empêcher le vice-président Joseph Osei Owusu, qui présidait la cession, de quitter son siège pour mettre son bulletin dans l’urne.
Après les bousculades pour l’empêcher de voter, des coups de poings ont été échangés entre des députés poussant à l’ajournement de la séance en raison du désordre.
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La proposition du gouvernement vise à appliquer un prélèvement de 1,75% sur les transactions électroniques, y compris les paiements par téléphone mobile. Défendu par le ministre des Finances Ken Ofori-Artta, celui-ci avance que cette taxe va générer une recette supplémentaire de 6,9 milliards de crédits ghanéens, soit 1,15 milliard de dollars au titre de l’exercice fiscal 2022.
Toutefois, selon les députés de l’opposition, menés par ceux du NDC, cette taxe va toucher surtout les personnes à faibles revenus et ceux qui ne sont pas bancarisés.
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Suite à la publication des images de cette nouvelle bagarre au sein du parlement, de nombreux Ghanéens ont exprimé leur déception face au comportement de leurs députés, affirmant qu’ils devraient servir de modèle et ne pas se comporter de manière immature.
Au-delà, cette bagarre entre députés reflète les tensions entre le Nouveau parti patriotique (NPP) du président Nana Akufo-Addo et le NDC. Chacun de ces deux partis compte 137 sièges parlementaires au sein de l’hémicycle et le 375e siège du parlement est détenu par un député indépendant qui s’est rangé du côté du pouvoir lors de ce vote.
D'ailleurs, une bagarre entre députés avait marqué l'investiture du président Akufo-Addo pour son second mandat à la tête du pays en janvier 2021.
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Du coup, le vote du vice-président était devenu crucial pour faire pencher la balance. D’où la tentative de l’opposition de l’empêcher de voter.
Au final, le projet de taxe a été voté par la commission des finances du parlement par 13 voix contre 12.
Les bagarres au sein des enceintes parlementaires africaines commencent à devenir fréquentes. Des barrages entre parlementaires ont été enregistrées en Tunisie, en Ouganda, au Ghana, en Afrique du Sud…, et même au sein du parlement panafricain.