Depuis 2014, théoriquement, l'usage des sachets en plastique est strictement réglementé. En théorie seulement, puisque malheureusement, ces derniers se retrouvent par centaines de millions dans la nature, notamment au niveau des grandes agglomérations et dans les espaces verts. C'est comme s'ils faisaient désormais partie du décor, volant dans l'air, s'accrochant aux branches des arbres, s'enfouissant dans le sol... Difficile de poser le regard quelque part sans les apercevoir.
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Selon les statistiques officielles, 20% des déchets de la capitale Niamey sont composés de sachets en plastique avec de lourdes conséquences sur l'environnement.
«L’utilisation des sachets plastiques au Niger se fait encore par simple nécessité, par habitude et aussi le coût très abordable. Les conséquences sont énormes pour l’environnement et la productivité des sols. Une fois enfouis dans le sol, les sachets en plastique vont empêcher l’infiltration de l’eau et contribuer à la dégradation de nos terres. Les animaux une fois après les avoir consommés ne les digèrent pas. C’est aussi un véritable problème de santé publique quand on regarde la pollution posée par la présence des déchets plastiques. Certaines personnes brûlent les sachets plastiques une fois que le nombre est assez élevé. La fumée qui se dégage est nocive pour la santé car elle altère la qualité de l’air que nous respirons», explique Sani Ayouba, directeur exécutif des Jeunes volontaires pour l’environnement.
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Malgré l'adoption en 2014 de la loi anti-sachets portant interdiction de l’importation, de la commercialisation et du stockage des sachets et emballages en plastique simple et à basse densité, on en constate toujours la prolifération des sachets plastiques sur le terrain, une pratique aggravant encore les conséquences sur l’environnement.
«Les déchets plastiques au Niger nous menacent depuis très longtemps. Ils sont visibles dans les principales artères de la capitale et l'État doit vraiment prendre des mesures pour y faire face. Les déchets plastiques mettent beaucoup de temps avant de disparaître», explique Abderrahmane Hassane, un habitant de Niamey.
«Les déchets plastiques nous dérangent beaucoup. Nous préférons les déchets en papier car ils peuvent disparaître en présence d’eau. Même le fleuve du Niger est rempli de sachets plastiques», déplore Saidou Camara, un autre citoyen de la capitale.
D'après des études scientifiques, le plastique met quatre siècles dans le sol avant de se décomposer et jusqu'à 1000 ans dans l’océan, les fleuves et les lacs, polluant ainsi les eaux et les sols.
En outre, tout au long de leur cycle de vie, les sachets en plastique provoquent la perte de plusieurs têtes d'animaux, constituant alors un véritable obstacle pour le développement de l'élevage au Niger.