Bazoum a fait cette annonce vendredi soir lors d'une réunion sur la situation sécuritaire du pays, selon une retransmission samedi par la télévision nationale. "Ces libérations sont les premières du genre publiquement divulguées dans le cadre de la recherche et la restauration de la paix au Niger depuis le début des attaques terroristes en 1995", a affirmé à l'AFP une source à la présidence.
"J'ai identifié neuf chefs terroristes. On m'a conseillé de libérer des prisonniers que j'ai directement reçus (après leur libération) au palais de la présidence parce que je cherche la paix", a déclaré le président nigérien.
"Je ne ménage aucun moyen. J'ai libéré sept à huit personnes détenues dans les prisons de Kollo (Sud), de Koutoukalé (prison de haute sécurité) et j'ai plein d'émissaires dans toutes les zones (...) j'ai essayé des réconciliations dans les villages, je me débrouille comme je peux", a ajouté le président Bazoum.
Ces libérations sont intervenues au cours des "trois derniers mois" et concernent "des membres de mouvements dont Boko Haram" dans une démarche "de la recherche de la paix", a confié à l'AFP un proche du président.
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Le Niger fait face à deux fronts jihadistes: dans le Sud-Est proche du Nigeria, où agissent le groupe nigérian Boko Haram et l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), sa branche dissidente et dans sa partie Ouest, proche du Mali, cible de groupes affiliés à l'Etat islamique (EI) et à Al-Qaïda.
Ces mouvements jihadistes ont recruté "beaucoup de jeunes nigériens", selon des sources sécuritaires.
"Depuis que je suis venu à la tête de l'Etat (en avril 2021), je me suis dit : +ces jeunes gens là qui sont dans le terrorisme qu'est-ce qu'ils veulent ?+. J'ai décidé de les aborder, j'ai cherché le parent biologique de chacun d'entre eux (...) je leur ai envoyé des émissaires", a indiqué le président Bazoum.
Il a dit avoir "parlé avec certains" et en a "reçu d'autres" et avoir relevé "une légère accalmie" dans les attaques jihadistes particulièrement dans le sud-est.
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Parallèlement, Bazoum assure que quelque 12.000 soldats nigériens combattent "en permanence" dans une dizaine d'opérations anti-jihadistes dont la dernière "Niya" (volonté en langue locale) de 2.160 hommes a été "montée" en février dans le sud-ouest, proche du Burkina Faso.
En outre, le président nigérien a insisté sur le "nécessaire" appui de leurs alliés européens et américains contre les jihadistes.
"Nous n'avons pas les moyens de garder tous nos villages. Mes militaires sont 12.000 dans des opérations, ils font quatre mois (sur le terrain) si à côté d'eux je peux placer 600, 700 Européens qui ont des hélicoptères qui vont travailler avec eux (...) c'est ça l'esprit de Takuba", la force européenne qui pourrait être redéployée dans la zone nigérienne de Tillabéri (ouest) après son retrait du Mali.