Ce «pré-dialogue» est une tentative de réconciliation entre les groupes armés et le régime du jeune Mahamat Idriss Déby Itno, qui a pris le pouvoir à la tête d'une junte de 15 généraux dès l'annonce de la mort il y a dix mois de son père Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles.
C'est un préalable au «Dialogue inclusif national» avec les oppositions politiques et armées prévu le 10 mai, en vue d'élections «libres et démocratiques».
«Quelques délégations sont déjà là mais les pourparlers n'ont pas commencé aujourd'hui, ils pourraient débuter dans les prochains jours», a assuré à l'AFP à Doha une source suivant les négociations et ayant requis l'anonymat.
Une information confirmée à l'AFP par des diplomates africains à Doha.
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Le 20 avril 2020, en annonçant la mort du Maréchal Idriss Déby, qui a régné 30 ans d'une main de fer, un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux a nommé l'un d'eux, Mahamat Déby, 37 ans, «président de transition». La junte a aussi immédiatement dissout le Parlement, limogé le gouvernement et abrogé la Constitution.
Elle a promis le même jour «des élections libres et démocratiques» dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois, au terme du «Dialogue national inclusif» en mai.
Des sources tchadiennes proches des négociations ont affirmé à l'AFP à N'Djamena, sous couvert de l'anonymat, que la junte insistait pour faire inviter à Doha plus de 80 chefs et cadres des 23 mouvements armés rebelles qu'elle a recensés, ce que le Qatar, dans un premier temps, a refusé.
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D'autres évoquent les difficultés à pourvoir de documents de voyage chacun des invités, disséminés dans le monde entier ou dans leurs repaires en Libye et au Soudan.
Le général Mahamat Déby affirme vouloir pratiquer la politique de la main tendue avec l'opposition, qu'il laisse manifester à N'Djamena contrairement à son père, et la rébellion qu'il veut amener au Dialogue national dans sa totalité, y compris le groupe à l'origine de la mort du maréchal Déby.
Aucune attaque n'a été perpétrée par ces mouvements depuis son décès, alors que le pouvoir était auparavant régulièrement la cible d'offensives rebelles, parfois jusqu'aux portes de la capitale.