Le gouvernement somalien, qui avait repoussé le mois dernier au 15 mars le délai pour boucler la désignation des membres de la chambre basse, n'avait fait aucune communication mardi en début de soirée.
Mardi, les Etats fédéraux du Sud-Ouest et du Galmudug ont conclu l'élection de leurs représentants, mais 40 des 275 sièges de la chambre basse restaient à pourvoir dans trois Etats (Jubaland, Hirshabelle, Puntland), selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles.
La clôture des élections de la chambre basse constitue une étape capitale en vue de l'élection d'un nouveau président. Selon le complexe système somalien, les assemblées des Etats fédéraux et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, ensuite, désignent le président.
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Pays troublé de la Corne de l'Afrique confronté depuis 15 ans à l'insurrection des islamistes radicaux shebabs, la Somalie attend depuis plus d'un an l'élection d'un nouveau chef de l'Etat.
Président depuis 2017, le président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, a vu son mandat expirer le 8 février 2021 sans qu'il ait pu s'entendre avec les dirigeants régionaux sur l'organisation des élections.
L'annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait déclenché des affrontements armés à Mogadiscio.
Dans un geste d'apaisement, Farmajo avait chargé son Premier ministre, Mohamed Hussein Roble, d'organiser les élections. Mais les tensions entre les deux hommes se sont multipliées par la suite, retardant le processus.
Les élections à la chambre haute se sont terminées fin 2021. Début janvier, Roble et les dirigeants régionaux avaient conclu un accord visant à achever au 25 février le cycle électoral pour la chambre basse, débuté en novembre. Farmajo avait affirmé son soutien à l'accord.
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Les reports à répétition inquiètent la communauté internationale, qui estime qu'ils détournent l'attention des autorités de sujets cruciaux pour le pays, comme l'insurrection des shebabs.
Après le report du 25 février, les Etats-Unis ont annoncé des restrictions de visas contre des personnalités accusées de «saper le processus démocratique en Somalie».
Quelques jours auparavant, le Fonds monétaire international (FMI) avait souligné à l'AFP que les aides financières accordées au pays, prévues pour s'achever automatiquement en mai, étaient menacées si un nouveau gouvernement n'était pas désigné d'ici là.
L'ONU, par la voix de son émissaire dans le pays James Swan, a également appelé les autorités «à accélérer et conclure rapidement» les élections à la chambre basse.