Niger: un ex-ministre de l'Intérieur écroué pour son implication présumée dans une tentative de coup d'Etat

L'ancien ministre nigérien de l'Intérieur (2010-2011), Ousmane Cissé.

L'ancien ministre nigérien de l'Intérieur (2010-2011), Ousmane Cissé.. DR

Le 11/04/2022 à 15h27, mis à jour le 11/04/2022 à 15h27

L'ancien ministre nigérien de l'Intérieur (2010-2011), Ousmane Cissé, a été écroué vendredi après avoir été accusé d'être impliqué dans deux tentatives de coup d'Etat présumées en 2021 et 2022, ont indiqué lundi à l'AFP un officiel nigérien et une source pénitentiaire.

«Ousmane Cissé, l'ex-ministre de l'Intérieur a été placé sous mandat de dépôt à la prison de Birni N'Gaouré (sud du Niger) pour son implication dans deux tentatives de coup d'Etat déjouées en mars 2021, puis tout récemment en mars 2022», a affirmé à l'AFP un officiel nigérien, sans plus de précisions.

Une source pénitentiaire a confirmé à l'AFP que l'ex-ministre «a été incarcéré dans une prison à Birni N'Gaouré», à une centaine de kilomètres au sud de la capitale.

Cissé a été convoqué vendredi à la gendarmerie, puis entendu plusieurs heures par un juge qui l'a placé sous mandat de dépôt, a expliqué l'officiel.

On ignore les charges qui ont été retenues contre lui ou le rôle qu'il aurait pu jouer dans ces tentatives de putsch présumées.

Le 31 mars 2021, le gouvernement nigérien avait annoncé l'arrestation de plusieurs personnes après une tentative de coup d'Etat présumée, deux jours avant la prestation de serment de l'actuel président Mohamed Bazoum.

Le "cerveau" présumé de cette tentative, Sani Gourouza, un capitaine de l'armée de l'air, avait été arrêté en avril 2021 au Bénin voisin et remis aux autorités nigériennes.

L'arrestation d'Ousmane Cissé «est également en lien avec un dernier coup d'Etat déjoué en mars 2022, alors que le président Bazoum se trouvait en Turquie», a affirmé l'officiel nigérien, une nouvelle tentative présumée sur laquelle les autorités n'ont pas communiqué publiquement.

Ousmane Cissé, 60 ans, est un officier de police qui a été ministre de l'Intérieur de 2010-2011 dans le gouvernement de transition mis en place par le général Salou Djibo, chef de la junte militaire qui avait renversé l'ancien président Mamadou Tandja en février 2010.

La junte du général Djibo avait organisé des élections remportées par l'opposant historique Mahamadou Issoufou qui s'est retiré du pouvoir après deux mandats en 2021, pour passer le témoin à son dauphin Mohamed Bazoum.

Cissé avait été nommé conseiller du président Issoufou et avait occupé d'importants postes dont celui de directeur général de la police nationale et de directeur général de la sécurité extérieure.

Il a été ambassadeur du Niger à N'Djamena, pour le Tchad et la Centrafrique de 2016 à février dernier.

Le président nigérien Mohamed Bazoum, qui a fait de la lutte contre la corruption l'une de ses principales priorités, a par ailleurs affirmé dimanche sur son compte Twitter qu'«une trentaine de hauts cadres de l’Etat, coupables de malversation ou détournement, croupissent actuellement en prison et y resteront longtemps...».

En juillet 2021, des fonctionnaires nigériens avaient été écroués pour leur implication présumée dans une affaire de détournement de 8 milliards FCFA (plus de 12 millions d'euros) du Trésor national.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/04/2022 à 15h27, mis à jour le 11/04/2022 à 15h27