Tchad: plusieurs ex-chefs rebelles dans le nouveau gouvernement de transition

Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition au Tchad.

Mahamat Idriss Déby Itno, président de transition au Tchad.. DR

Le 15/10/2022 à 07h45, mis à jour le 15/10/2022 à 07h46

Un nouveau gouvernement comprenant d'anciens chefs rebelles a été nommé vendredi par décret au Tchad, deux semaines après qu'un dialogue national de réconciliation a prolongé la "transition" vers des élections pour deux ans et maintenu Mahamat Idriss Déby Itno à la tête de l'Etat.

Le nouveau gouvernement "d'union nationale", promis par Déby et composé de 44 ministres et secrétaires d'Etat, comprend d'ex-chefs rebelles signataires de l'accord de paix de Doha qui avait permis à une trentaine de groupes armés - sur une cinquantaine - de prendre part au Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS) à N'Djamena du 20 août au 30 septembre. Ces accords entérinés le 8 août avaient toutefois été boycottés par deux des plus importants groupes rebelles, également absents du DNIS.

Le 20 avril 2021, à l'annonce de la mort du maréchal Idriss Déby Itno, tué par des rebelles en se rendant au front, l'armée avait proclamé son jeune fils le général Mahamat Déby, 38 ans, Président de la République à la tête d'une junte de 15 généraux, pour une période de transition de 18 mois devant mener à des élections "libres et démocratiques".

Mais lundi, il a été investi à nouveau chef de l'Etat pour une transition prolongée de deux ans, sur proposition du DNIS, un dialogue toutefois boycotté par une très grande majorité de l'opposition politique et armée.

Tom Erdimi, 67 ans, cofondateur avec son frère jumeau, Timan Erdimi, de l'Union des forces de la résistance (UFR), l'un des trois principaux groupes rebelles tchadiens, a été élevé au rang de ministre d'Etat en charge de l'enseignement supérieur et de la recherche, lui qui était revenu au Tchad mi-septembre après le ralliement de son mouvement au DNIS et une détention de deux ans en Egypte.

Mahamat Assileck Halata, vice-président de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), un autre groupe rebelle signataire de l'accord de Doha, a été nommé ministre de l'Aménagement du territoire et de l'urbanisme.

Sept ministères régaliens: les finances, la sécurité publique, la défense, les affaires étrangères, la communication, l'administration du territoire et l'éducation nationale restent aux mains de ministres issus du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), le parti historique de l'ancien président Idriss Déby.

Saleh Kebzabo, 75 ans, ancien journaliste quatre fois candidat à l'élection présidentielle et opposant historique au président Idriss Déby, avait été nommé Premier ministre mercredi.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 15/10/2022 à 07h45, mis à jour le 15/10/2022 à 07h46