Togo: l'archevêque de Lomé exige la modification d'un passage de l’hymne nationale !

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Le 17/05/2016 à 13h50

Revue de presseUne grosse polémique tient en haleine l’opinion publique togolaise suite à la sortie de l’archevêque émérite de Lomé, Philippe Fanoko Kpdzro. Celui-ci a exigé la modification d’un passage dans l’hymne national, ce qui a mené à une guerre des sémantiques entre le religieux et les hommes politiques.

La polémique enfle et le débat se déroule par presse interposée. Elle est partie de la sortie faite récemment par l’archevêque Philippe Fanoko Kpdzro pour corriger un bout de phrase dans l’hymne national togolais. Le religieux propose en effet de remplacer un passage qui dit «vainquons ou mourrons mais dans la dignité», par «vainquons et vivons dans la dignité».Cela a pris des ampleurs d’affaires d’Etat ! «La proposition ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion et est rejetée par une partie des observateurs et analystes politiques du pays qui estiment qu’il s’agit là d’une démarche inopportune et non prioritaire», explique sur un autre support, togoactualite.com. L’homme religieux s’est d’ailleurs expliqué dans une interview accordée à un média local.«Si l’on demandait à qui que ce soit de choisir entre mourir, mais dans la dignité, et vivre dans la dignité, le commun des mortels dans sa grande majorité, choisirait spontanément vivre dans la dignité. Cela suffit pour éviter toutes polémiques au sujet de la correction (In mélius), c’est-à-dire, une correction pour améliorer un texte important, fondamental du bien commun», a expliqué l’archevêque du Togo.«J’ai simplement exprimé un souhait qui me tient à cœur sans vouloir faire de la polémique», regrette le religieux. Mais cela n’a pas suffit à calmer ses détracteurs chez les politiques. Parmi ces derniers, figure par exemple l’ancien Premier ministre du Togo, Me Koffigoh. Ce dernier rompt le silence en des termes clairs: «ne touchez pas à notre hymne».Le site news.icilome.com publie une tribune de l’ancien responsable politique qui déclare: «Personnellement, je ne trouve rien à reprocher à ce passage de notre hymne tel qu'il est. La formule invite seulement les Togolais à accepter le sacrifice suprême s'il le faut, pour défendre et sauver leur patrie». Avant d’ajouter: «Je crains fort que nous n'ouvrions la boîte de pandore en touchant à un seul mot de notre chant patriotique». La polémique n’est pas encore près à redescendre…

Par Souleymane Baba Toundé (Lagos, correspondance)
Le 17/05/2016 à 13h50