Kiosque Le360 Afrique. Finalement, les exportations de pétrole libyen ont bel et bien repris. Mardi 20 septembre, le Seadelta a largué les amarres du port de Ras Lanouf en direction de l’Italie. En deux ans, il s’agit du premier bâtiment qui quitte ce port, l’un des quatre conquis par l’armée du général Haftar, le week-end de l’Aïd al-Adha.
Beaucoup pensent que le pétrole libyen pourrait être l'élément qui réunira les deux camps libyens, notamment au vu de ce qui vient de se passer. D'une part, cette opération est réalisée par la National Oil Corporation (NOC) qui a eu la promesse de la part du général Khalifa Haftar de la laisser contrôler le port. Et RFI de s'interroger: "l'unification libyenne passera-t-elle par le pétrole?".
Le pétrole de la concorde
D'autre part, tout changement dans les quantités exportées est également au bénéfice du Gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par les Nations-Unies et basé à Tripoli. En effet, toutes ces opérations avaient non seulement été programmées avant la prise des ports par Haftar, mais elles ont eu le consentement du GNA. De plus, la NOC a bénéficié du financement du GNA et attend un précieux complément. Cela laisse penser qu'une collaboration s'ébauche entre le GNA et le Parlement de Tobrouk. Ce qui ne sera qu'au bénéfice d'une paix durable entre les différents protagonistes.
100.000 barils/jour supplémentaires
Par ailleurs, le président de la NOC, Moustapha Sanalla a affirmé mercredi que la production nationale libyenne a atteint désormais 390.000 barils /jour, contre 290.000 avant le changement de contrôle des ports. Cette reprise d’exportation avait été annoncée par la NOC la semaine dernière, en précisant que Ras Lanouf et Zouitina allaient redémarrer immédiatement. Pour Es Sider, cela allait commencer aussitôt que possible, avait également indiqué Moustapha Sanalla. Concernant Brega, les exportations ne se sont jamais interrompues.
Ces ports représentent quelque 800.000 barils supplémentaires par jour, même si Ras Lanouf et Es-Sider ont été légèrement endommagés lors des affrontements. Cela permettra à la NOC d’atteindre son objectif de 900.000 barils/jour fixé d’ici la fin de l’année. Il lui faudra néanmoins, trouver le financement de son fond de roulement et débloquer les pipelines dans l’Ouest de la Libye.
Sanalla a notamment rappelé que la NOC avait déjà reçu quelque 310 millions de dinars libyens, soit 220 millions de dollars, de la part du GNA. 300 autres millions lui sont promis. "Ces montants ne sont pas suffisants, mais nous devons tenir compte de la difficile situation économique", a-t-il dit.