Le magistrat malien Wafi Ougadèye, qui a pris l’assistance a témoin, a rappelé avoir adressé à Hissene Habré «une sommation à comparaitre lundi». Poursuivant dans ses explications, il a fait savoir que l’accusé qui ne reconnaît pas la cour qu’il dirige leur avait répondu: «Je ne peux recevoir un quelconque document, venant d’une cour que je ne reconnais pas».
L’audience en appel a été rapidement suspendue, le temps d’examiner une demande présentée par la défense, de «décharge» de l’un des magistrats sénégalais, Bara Gueye. Cette demande a été rejetée et la parole a été donnée à la défense, avant les parties civiles et le parquet.
En réagissant ainsi, Hissene Habré reste fidèle à sa position du début, qui consistait à ne dire aucun mot à la cour. Ce qui n’avait pas empêché les Chambres africaines extraordinaires de le condamner à la prison à perpétuité et à payer jusqu’à 20 millions de francs CFA (plus de 30.000 euros) à chacune de ses victimes, au terme d’un procès inédit censé servir d’exemple pour le continent.
Me Abdou Gningue,l'un des trois avocats commis d'office par la Cour, donne son avis sur le déroulé du procès.