Kiosque le360 Afrique. L’Egypte détient certainement l’un des taux de divorce les plus élevés au monde. En effet, selon les données du Bureau de statistique de l’Etat, «près de 40% des 900.000 mariages annuels contractés en Egypte se terminent en divorce après cinq ans».
Face à ces statistiques, le président égyptien s’est déclaré, selon dailynews.com, «alarmé par le taux élevé de divorce dans son pays, suggérant une législation novatrice pour déléguer les divorces verbalement déclarés par les hommes musulmans à leurs conjointes». Pour le président, «ce ne peut pas être juste un mot qui est prononcé casuellement», ajoutant que la loi proposée vise à protéger les enfants et à empêcher ce qu’il a appelé un «comportement inapproprié».
L’Egypte va durcir son arsenal législatif pour lutter contre l'excision
Emboîtant le pas au président Al-Sissi, le Grand Imam d’Al-Azhar, Cheikh Ahmed el-Tayeb, guide suprême de l’éducation religieuse au Caire, suggère lui aussi que «la législation soit adoptée pour qu’un divorce ne soit légal que s’il est fait en présence d’un "maazoun", un clerc autorisé par le gouvernement à officier le mariage et le divorce». Cette recommandation s’expliquant par le fait que certains maris musulmans divorcent verbalement avant d'officialiser plus tard le divorce par écrit.
Reste que cette suggestion visant à «délégaliser le divorce séculaire qui, dans l’Egypte conservatrice et patriarcale, est largement perçu comme une prérogative masculine, apparaît comme un mouvement réformiste audacieux», avance le site d’information. Du coup, Al-Sissi a besoin du soutien d’Al-Azhar pour pouvoir faire passer avec douceur ces changements face à une société conservatrice.
Il faut enfin souligner qu’Al-Sissi a, depuis son arrivée au pouvoir, abordé plusieurs questions épineuses dont le harcèlement sexuel et a renforcé les sanctions pour les mutilations génitales féminines en adoptant des amendements qui punissent les auteurs de tels actes d’une peine allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.