Cameroun. Fêtes de fin d’année: le mets de pistache, star des repas

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Le 29/12/2019 à 17h08, mis à jour le 31/12/2019 à 13h39

Appelé «Nnam Ngon», «Ngond’a Mukon» ou «Nkono Ngond», ce gâteau fait à base de graines de courge constitue l’un des plats phares servis dans plusieurs ménages à l’occasion des fêtes de fin d’année.

Chez la famille Makon, le repas de Noël ne peut être envisagé sans le traditionnel mets de pistache. L’année 2019 n’a pas dérogé à la règle. «Le mets de pistache, que nous appelons couramment "Nkono Ngond" chez nous les Bassas (peuple du Cameroun issu notamment des régions du Littoral et du Centre, Ndlr), est un des plats phares des fêtes de fin d’année.

Aussi longtemps que je m’en souvienne, j’en ai toujours mangé surtout à Noël», affirme Cécile, la maîtresse des lieux. Appelé «Nnam Ngon» par les Beti ou «Ngond’a Mukon» chez les Sawa, le mets de pistache est une sorte de gâteau cuit traditionnellement dans des feuilles de bananier.

«Le» pistache ici désigne en réalité les graines de courge. Celles consommées au Cameroun sont généralement blanchâtres, plates et ovalaires. Rien à voir donc avec «la» pistache, un fruit issu du pistachier constitué d’une coque renfermant une graine verte que l’on consomme crue ou cuite.

Le gâteau est confectionné avec de la viande et/ou du poisson fumé et cuit pendant 2 à 3 heures. «C’est vrai qu’on mange souvent le mets de pistache les jours ordinaires dans certains foyers. Sinon, c’est un plat qui est généralement servi lors de grandes occasions comme les fêtes de fin d’années et les mariages», explique maman Bernadette, la soixantaine bien entamée.

Le mets de pistache est souvent accompagné de bâton de manioc ou d’igname. «Je me souviens qu’on en mangeait tous les Noël chez nous quand j’étais enfant. C’était une tradition dans la famille. Le mets était souvent cuisiné sur du feu de charbon ou de bis, je ne me rappelle plus trop. Une fois cuit, on le laissait à l’air libre pour qu’il sèche car, disait ma grand-mère, le goût n’en serait que meilleur le lendemain. Ce n’est pas quelque chose que je fais régulièrement. Je le cuisine soit le jour de la Nativité soit le 1er janvier», confie Nicaise, maman de 32 ans.

Cette année, la jeune cadre d’entreprise entend régaler les papilles de ses convives avec ce plat traditionnel lors du Nouvel an.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 29/12/2019 à 17h08, mis à jour le 31/12/2019 à 13h39