La police camerounaise a mis la main sur deux individus soupçonnés d’être responsables l’attaque informatique du compte Facebook d’Elections Cameroun (Elecam), l’organe en charge de l’organisation des scrutins dans le pays. Les deux hackers présumés ont été interpellés grâce au concours de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC).
«Nous avons mené des perquisitions qui nous ont permis de saisir des ordinateurs et des téléphones. A partir d’une analyse, nous avons pu récupérer les éléments de preuve que les suspects avaient essayé de supprimer», a déclaré Prosper Djoursoubo Pagou, expert en sécurité à l’ANTIC, cité par les médias locaux.
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Les deux suspects ont été présentés à la presse mercredi 29 juillet à Yaoundé, la capitale. L’un des deux hommes, Tata Whari Derek, a reconnu faire partie «de ceux qui ont tenté de récupérer le compte d’un des administrateurs de la page Facebook d’Elecam».
Ces derniers auraient également essayé de prendre le contrôle du site Internet d’Elecam. Ils encourent une peine de prison de 5 à 10 ans, conformément à la loi du 21 décembre 2010 relative à la cyber-sécurité et à la cybercriminalité au Cameroun. En rappel, le compte Facebook d’Elecam avait été piraté dans la nuit du 23 juin 2020. Le temps de cette intrusion, les hackers avaient posté une image de l’opposant Maurice Kamto, candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2018.
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La photo était accompagnée du message suivant, rédigé en anglais : «La vérité prévaudra, c’est juste une question de temps». Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) avait réfuté être derrière ce piratage et avait mis en garde les militants et les sympathisants de son parti contre cette «manœuvre malicieuse de manipulation et de diversion».
Dans un communiqué publié au lendemain de cette attaque, le président du Conseil électoral d’Elecam, Enow Abrams Egbe, avait condamné «cet acte criminel très grave». Il avait par ailleurs annoncé que des dispositions ont notamment été prises pour «traquer, identifier et mettre hors d’état de nuire lesdits délinquants cybernétiques».