Depuis que la presse s'est fait écho de l'emprisonnement de cinq personnes, dont un élève de 18 ans et des enseignants, soupçonnés d'avoir partagé des épreuves sur les réseaux sociaux dans l'affaire des récentes fraudes au baccalauréat, les avis sont mitigés dans l'opinion publique.
Si l'élève a partagé les épreuves en question avec des camarades, les enseignants, de leur côté, ont aidé les apprenants à travers la résolution de ces épreuves.
La session 2020 du baccalauréat avait en effet été émaillée par la fuite d’épreuves de physique, de sciences de la vie et de la terre (SVT) et de Chimie dans les séries C, D et Technologie de l’information (TI), ce qui avait nécessité l'annulation et la reprogrammation de ces épreuves.
D'une part, il y a aujourd'hui ceux qui dénoncent ce qu'ils estiment être une injustice. Les partisans de cette thèse pensent notamment que les personnes placées en détention provisoire, notamment l'élève en question, n'ont pas de responsabilité administrative dans ces fuites. «La responsabilité de la fuite des épreuves ne saurait être imputée aux élèves! Libérez ces élèves sans délai et assumez vos erreurs», affirme la députée du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), Nourane Fostsing.
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Pour une majorité d'internautes sur les réseaux sociaux, les prévenus sont des «boucs émissaires» et «payent les pots cassés» dans cette affaire, mais certaines voix appellent à la responsabilité de tous lors de partages de fichiers sur les réseaux sociaux et ne veulent pas céder à l'émotion.
«Au nom de quel droit l'élève était-il obligé de divulguer des informations qu'il savait sensibles une fois qu'il les avait reçues? Doit-on tout se permettre au nom de ce qu'on est derrière un clavier ou de ce qu'on serait adolescent? Pouvons-nous nous autoriser de penser qu'un candidat au baccalauréat âgé de 19 ans est à ce point inconscient? Ou considérer que le statut d'adolescent est une immunité qui protège de toutes les dérives? Auquel cas, tolérons et libérons désormais tous ceux de cette tranche d'âge qui agressent, volent, violent et assassinent», écrit dans une tribune Serges Espoir Matomba, président du Peuple uni pour la rénovation sociale (PURS) et candidat lors du dernier scrutin présidentiel.
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Parallèlement à ces incarcérations, au terme de l'enquête administrative diligentée par le ministère des Enseignements secondaires, les auteurs des fuites au baccalauréat ont été identifiés et sanctionnés.
Selon un communiqué publié le 17 juillet 2020 par la ministre Pauline Nalova Lyonga, trois fonctionnaires (des professeurs de lycée) en service à la reprographie de l’Office du baccalauréat du Cameroun (OBC), organisme en charge de l'organisation de cet examen, sont suspendus pour une période de trois mois pour négligence et complicité de fuite des épreuves. Par ailleurs, quatre autres employés de l'OBC impliqués dans cette fuite seront sanctionnés par leur employeur.