Vidéos. Eruption du volcan Nyiragongo en RDC: la coulée de lave s'est arrêtée, la ville de Goma épargnée

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Le 23/05/2021 à 08h17, mis à jour le 23/05/2021 à 08h28

VidéoLa coulée de lave descendue des flancs du volcan Nyiragongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), jusque vers Goma s'est arrêtée dans les faubourgs de la ville, a constaté dimanche matin un vidéaste de l'AFP.

La coulée de lave a cessé sa progression dans le courant de la nuit pour s'immobiliser dans les faubourgs nord-est de la ville.

Du feu et de fortes émanations se dégagent du front de lave rocheux, noirâtre et toujours instable.

Le front de lave est situé dans le faubourg de Buhene, qui marque la limite de la ville avec le territoire voisin de Nyiragongo, où des maisons de plusieurs petits villages ont été englouties.

L'aéroport, situé à quelques centaines de mètres, a été épargné.

Plusieurs séismes, une dizaine environ, ont été ressentis à Goma depuis l'aube.

A la fois curieux et méfiants, des dizaines de badauds se sont approchés du front de lave pour constater de visu la situation, et au passage faire des images avec leur téléphone portable.

"Des gens commencent à regagner doucement leur domilice, la situation est plutôt calme pour le moment", a témoigné un habitant. Comme dans leur fuite la veille, ils reviennent avec leurs effets personnels, baluchons sur la tête, les enfants se donnant tous la main derrière les parents.

"Mais la population a encore peur, elle est dans l'embarras car les autorités n'ont fait aucune communication ce matin", a-t-il ajouté.

La situation était relativement calme dans Goma en train de se réveiller lentement. Des habitants, dans la rue ou devant leur maison, observent le volcan et discutent entre eux.

"Il y a très peu de mouvement. Les gens se demandent si le volcan s'est arrêté, s'il va continuer, si la lave va réapparaître", a expliqué l'habitant déjà cité.

Quelques voitures sillonnent les rues, où aucun policier ou militaire n'est visible.

Sur la route sud-ouest de la ville se dirigeant vers la localité de Saké, vers la région du Masisi, où des milliers de personnes fuyant l'éruption soudaine ont trouvé refuge pendant la nuit, beaucoup préféraient attendre sur place plutôt que de rentrer sur Goma: "on n'est pas convaincu qu'en une journée, c'est la fin de l'éruption, donc on attend", a expliqué un père de famille.

Capitale régionale du Nord-Kivu, Goma compte près de 600.000 habitants, dans une province troublée où sévissent de nombreux groupes armés.

Elle abrite un important contingent de Casques bleus et de nombreux membres du personnel de la Monusco, la mission onusienne dans le pays. Elle est la base de nombreuses ONG et organisations internationales.

Située dans la province du Nord-Kivu, voisine du Rwanda et de l'Ouganda, la région de Goma est une zone d'intense activité volcanique, avec six volcans, dont le Nyiragongo et le Nyamuragira qui culminent respectivement à 3.470 et 3.058 mètres.

L'éruption la plus meurtrière du Nyiragongo, en 1977, avait fait plus de 600 morts.

Une des caractéristiques de ces deux volcans sont les "éruptions douces", relativement fréquentes, des flux de lave s'écoulant par les flancs. Ce fut le cas au moment de l'éruption de janvier 2002.

Dans un rapport daté du 10 mai, l'Observatoire volcanologique de Goma appelait à la "vigilance", alors que "l'activité séismo-volcanique au niveau du Nyiragongo" avait "augmenté", méritant "une attention particulière de surveillance".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/05/2021 à 08h17, mis à jour le 23/05/2021 à 08h28