Pollution pétrolière au Nigeria: Shell accepte de payer 95 millions d'euros aux communautés

Mercredi 11 août, un homme écope du pétrole supposé provenir des installations de Shell dans l'Etat de Rivers State au Nigeria.

Mercredi 11 août, un homme écope du pétrole supposé provenir des installations de Shell dans l'Etat de Rivers State au Nigeria. . Pius Utomi EKPEI / AFP

Le 12/08/2021 à 12h04

Le géant pétrolier Shell a accepté mercredi de verser 95 millions d'euros à des communautés du sud-est du Nigeria dont les terres ont été ravagées par des déversements de pétrole dans les années 70, selon les avocats des deux parties.

Des ONG environnementales, dont le Mouvement pour la survie du peuple Ogoni (Mosop), accusent depuis plus de 20 ans Shell de dégradation environnementale et de négligence en pays Ogoni, cette région du delta du Niger aux mangroves dévastées par la pollution pétrolière.

Shell a été condamné une première fois en 2010, mais la compagnie avait contesté à plusieurs reprises le jugement, en vain. La compagnie a finalement trouvé un accord devant la Haute cour de justice d’Abuja avec la communauté mercredi.L'avocat représentant les communautés de Ejama-Ebubu dans l'Etat de Rivers, Lucius Nwosa, a confirmé à l'AFP cette décision."Ils étaient venus à bout de leurs manigances et ils se sont résolus à accepter l'offre", a déclaré Me Nwosa."Cette décision fait suite à la détermination de cette communauté à obtenir justice", a-t-il ajouté.La société anglo-néerlandaise Shell a accepté le versement d'une compensation à cette communauté mais a toutefois maintenu que les déversements de pétrole avaient été causés par des tiers durant la guerre civile du Nigeria de 1967 à 1970, au cours de laquelle de nombreux oléoducs et infrastructures ont été endommagés.

"Nous espérons que ce jugement fournira les fondations pour répondre à la longue et durable injustice subie par le peuple Ogoni".En 2015, Shell avait accepté de payer 70 millions de dollars (63 millions d'euros) de compensation à quelque 15.500 habitants dans l'Ogoniland et a accepté de commencer le nettoyage d'une marée noire en 2008, même si la compagnie a toujours assuré que les sabotages artisanaux par les habitants des oléoducs étaient les premières causes de pollution.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 12/08/2021 à 12h04