Cette transition requiert la prise en compte des coutumes et des croyances religieuses incarnées dans une certaine mesure par les chefs traditionnels. La tenue de ce symposium des chefs traditionnels pour l'amélioration du bien-être des populations du Niger initié par l’UNFPA se veut un cadre d’échange de bonnes pratiques, mais aussi de sensibilisation.
«Nous sommes là tous ensemble pour travailler avec les chefs traditionnels et leaders religieux comme agents de changement, parce que pour une belle transition démographique, et atteindre un développement soutenu dans un pays, il faut mettre la population au centre des activités. Et quand on veut mettre la population au centre, on commence par les jeunes, les enfants, les femmes et les jeunes filles adolescentes. Donc, c'est un privilège quand on travaille pour les Nations unies d'avoir un Président de la république aussi visionnaire, qui met les questions de développement social dont la santé et l'éducation au centre de sa politique de développement du Niger», explique Dr Diene Keita, la directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations unies pour les populations (UNFPA).
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Au Niger, la chefferie traditionnelle est régie par des textes. Elle s'insère dans la structure administrative et juridique nationale et elle dispose d'un statut et d'un régime juridique particulier. Jouissant d'une légitimité historique aux yeux des populations, les chefs traditionnels sont de véritables acteurs du changement pouvant influencer leurs sociétés à la réduction des stigmatisations et discriminations à l'endroit des femmes.
«Dans nos communautés rurales, là où nous vivons, nous sommes en train de sensibiliser les populations sur le danger qui existe par rapport au mariage de la fille à un âge assez bas notamment la fistule obstétricale. Les conséquences au niveau de sa moralité et aussi les risques qu’elle divorce très tôt, ce qui peut l’entrainer à une vie de débauche. c'est pour ces raisons là que nous souhaitons, à travers ce symposium, pousser le maximum de chefs traditionnels à lutter pour que le maximum de filles partent à l'école et pour leur donner le temps de rester dans un cadre protecteur avant d'aller vers le mariage», affirme l'honorable Mahamane Mansour, chef traditionnel.
Mettre fin au mariage des enfants, scolariser et maintenir la jeune fille à l’école, repositionner la planification familiale pour le bien-être de la famille, autant de défis qui ont nécessité la présence des principales concernées afin de faire entendre leurs voix.
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Pour sa part, Djafaratou Boureima, élève et participante au symposium, estime que ses attentes «après ce symposium, sont qu'aucun droit des filles ne soit piétiné». Selon elle, «on devrait donner aux filles plus de valeurs. Aussi faut-il qu'on respecte ses droits afin qu'elle puisse s’épanouir».
Les travaux de ce symposium combinent la tenue de séances en plénière et des travaux des groupes sur deux journées.