Christelle Nana, Laeticia Momha, Henriette Koulla, etc. Depuis quelques semaines, les Camerounais ont appris à retenir leurs noms. Car depuis samedi dernier, les joueuses de la sélection nationale de volley-ball ont décroché leur premier titre continental à Yaoundé, à l’issue du Championnat d’Afrique de volley-ball féminin.
Dans un Palais polyvalent des sports plein à craquer, le match, retransmis en direct à la télévision nationale, s'est déroulé dans une ambiance survoltée. Qui l’eut cru, dans un pays où le football est roi?
Déjà le week-end dernier, lors des demi-finales, les organisateurs avaient dû faire face à une affluence sans précédent. De nombreux spectateurs n’avaient pas trouvé de place pour assister au match contre le Kenya, ogre continental de la discipline et bête noire des Camerounaises. Les Kenyanes n’avaient perdu aucun set avant de rencontrer le Cameroun, victorieuses 3 sets à 0 (25-22, 25-19 et 29-27).
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Cette victoire est l’aboutissement des progrès enregistrés par le Cameroun dans la discipline depuis quelques mois. En 2016, les volleyeuses camerounaises ont participé pour la première fois aux Jeux olympiques. Cette année, elles sont entrées en compétition dans le circuit World Grand prix, tournoi qui regroupe les meilleures nations mondiales.
Le premier titre continental marque l’aboutissement de l’expérience accumulée au cours de ces compétitions internationales. Il aura fallu patienter durant 15 participations et 18 Championnats d’Afrique des nations de volley-ball féminin pour que le Cameroun brandisse pour la première fois le précieux trophée. Cerise sur le gâteau, les Lionnes du volley-ball sont qualifiées pour le championnat du monde dans un an au Japon, avec le Kenya, finaliste malheureux.
À l'échelle du sport, le volley-ball marque des points face au football, la discipline reine. Car même si les autorités martèlent qu’il n’y a pas de sport mineur au Cameroun, le football rafle la majorité des financements et l’adhésion populaire. Mais la tendance est en train d’évoluer.
En 2015, les basketteuses (finalistes malheureuses de l’Afrobasket féminin) ont pu se rendre compte que le public, même s’il ne maîtrisait pas tout à fait les règles du jeu, pouvait apprécier autre chose que du football. Et puis, le pays s’ouvre davantage à l’organisation de compétitions internationales et au financement d’autres disciplines. Le Cameroun sera, à ce titre, le pays hôte de la CAN de handball féminin en 2019.