Caster Semenya pourrait être contrainte à courir avec les hommes si elle se refuse à réduire le taux de testostérone en deçà du nouveau seuil fixé par les instances internationales. C'est hier, jeudi 26 avril, que la Fédération internationale des associations d'athlétisme (FIAA) a révélé de nouvelles règles qui entreront en vigueur en novembre prochain.
Cependant, ces nouvelles dispositions ont l'air d'être prises pour mettre définitivement fin à la controverse concernant Caster Semenya, la Sud-Africaine qui collectionne les titres sur 800 et 1500m. Durant la dernière décennie, le débat sur le sexe sportif de Semenya et de quelques autres athlètes s'est posé suscitant un vif débat. Mais il n'est pas sûr que cette décision mette fin à la polémique. En effet, il y a fort à parier qu'il y aura un recours contre cette nouvelle règle devant les tribunaux, en particulier devant le tribunal arbitral du sport (TAS).
En Afrique du Sud, la presse, les dirigeants sportifs et l'opinion publique ne décolèrent pas, suite à cette nouvelle règle. Caster Semenya, qui a à son actif 2 médailles d'or olympiques, 3 titres de champion du monde et 8 autres de champion du Commonwealth, d'Afrique ou de la Ligue de Diamant, est considérée comme une véritable héroïne nationale dans son pays.
L'ANC a d'ores et déjà publié un communiqué dénonçant une "décision raciste" et "discriminatoire" et "grossièrement injuste" contre Semenya. Selon le parti de Nelson Mandela, il s'agit d'une règle qui rappelle l'apartheid.
"Les soubassements raciaux de cette règle ne peuvent pas passer inaperçus. C'est un rappel douloureux de notre passé où un gouvernement injuste a spécifiquement adopté des lois contre des activistes de la société pour étouffer leur lutte contre un système injuste. L'IAAF utilise la même tactique pour exclure ceux qui ont marqué la dernière décennie comme des champions et des trésors de leurs pays d'origine", a dit l'ANC.