Les câbles sous-marins par le biais desquels transitent 99% des communications intercontinentales sont vitaux pour l’économie et le développement des nouvelles technologies. Et le continent africain qui souhaite combler une partie de son retard au niveau de l’accès à l’Internet voit d’un bon œil la multiplication des câbles sous-marins qui le desservent.
L’amélioration de la connectivité en Afrique est une étape importante pour jeter les bases d’une numérisation accrue à travers le continent.
Et à ce titre, le projet annoncé par un consortium de 8 grandes firmes opérant dans les télécoms et les réseaux sociaux –China Mobile International, Orange (opérateur français), MTN Global Connect (Afrique du Sud), Saudi Telecom Company (Arabie Saoudite), Telecom Egypt, Vodafone (Royaume-Uni), WiOCC (West indian ocean cable company) et Facebook- ne peut qu'être bien accueilli. Il concerne la construction d’un câble sous-marin de 37.000 km autour du continent africain, baptisé «2Africa».
Celui-ci partira du Royaume-Uni, passera par le Portugal avant de faire le tour du continent africain en connectant 16 pays africains, mais aussi des pays du Moyen-Orient.
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Avec 37.000 km de long, ce câble «2 Africa» sera l’un des plus longs du monde et passera par les côtes africaines de l’océan Atlantique, le cap de Bonne Espérance, l’océan Indien, le golfe d’Aden, la mer Rouge et la Méditerranée.
L’objectif de ce projet est d’offrir au continent africain «un accès supérieur à la capacité combinée totale de tous les câbles sous-marins desservant l’Afrique à l’heure actuelle», soulignent les concepteurs du projet. Il répondra à la demande de capacité toujours plus importante et facilitera le déploiement des technologies 4G et 5G ainsi que l’accès au haut débit pour les populations africaines et du Moyen-Orient. Il va permettre d’améliorer l’accès à l’Internet de l’Afrique de du Moyen-Orient.
Pour cela, le câble intégrera aussi bien la nouvelle technologie SDM1 déployant un maximum de 16 paires de fibres que celle de «commutation optique» qui permet une gestion flexible de la bande passante.
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C’est le groupe français Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale du groupe finlandais Nokia depuis 2016, un des leaders mondiaux de la fabrication et de la pose de câbles sous-marins, qui a été chargé de la construction de ce gigantesque équipement. Selon les initiateurs de cet important projet, celui-ci devrait être opérationnel en 2023 ou 2024.
Il fournira une capacité nominale allant jusqu’à 180 Tbit/s sur les éléments clés du système.
Reste que certains questionnent l’intérêt de construire de nouveaux câbles internet en Afrique alors que ceux déjà existants sont sous-exploités. C’est le cas notamment des pays d’Afrique de l’Ouest pour lesquels les câbles installés fonctionnent avec moins de 20% de leurs capacités et ces pays sont loin de bénéficier des conditions favorables de qualité et de coûts d’Internet offerts par ces câbles.
En outre, les câbles sous-marins, qui sont au coeur de l’Internet mondial, constituent une activité très sensible et figurent dans le collimateur des militaires et des espions. Et le fait que ces câbles soient gérés par des entreprises privées et publiques des pays développés suscite des appréhensions.