La formation occupe une place fondamentale dans les enjeux de développement. Elle constitue, à cet égard, un défi majeur, tant les ressources humaines de qualité manquent sur le continent alors que le nombre d’étudiants, lui, ne cesse de croître. L'Afrique devrait ainsi compter 22 millions d’étudiants supplémentaires à l’horizon 2030, d’après le cabinet Paxter.
Certaines grandes écoles occidentales ont bien compris cette problématique,et, depuis quelques années sont de plus en plus nombreuses à décider de s’implanter en Afrique.
La dernière en date est la prestigieuse école des Hautes études commerciales (HEC) de Paris, forte de ses 130 ans d’existence, qui vient d'ouvrir un bureau au cœur du centre d’affaires du Plateau, à Abidjan, en Côte d’Ivoire.
Avec cette implantation, après celle de l’île Maurice, couvrant l’océan Indien et l’Afrique de l’Est et Australe, ainsi que de nombreux partenariats académiques au Maroc, en Afrique du Sud, au Kenya, à Madagascar et au Sénégal, HEC Paris s'apprête à former annuellement une centaine de futurs hauts cadres africains aux métiers de la finance et de la stratégie d’entreprise.
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Le choix porté sur Abidjan n'a pas été anodin. Chaque année en effet, près de 1.000 étudiants du continent viennent suivre les programmes de l’école, à Jouy-en-Josas, en banlieue de Paris. Une partie de ces étudiants, futurs cadres dans leur pays, viennent de Dakar, Ouagadougou, Lagos, Douala, Libreville, ou encore de Brazzaville. Mais d'autres, issus de ces pays, pourraient aussi désormais faire le choix d'Abidjan pour suivre le cursus HEC Paris, avec un enseignement aux mêmes standards de qualité.
Alors qu'Abidjan est un carrefour en Afrique de l'Ouest, et que le pays retrouve petit à petit son rôle de locomotive économique régionale, depuis quelques années, le taux de croissance ivoirien est désormais le plus élevé d'Afrique de l’ouest et centrale. Il frôle, en moyenne annuelle, les 8% depuis 2012.
C'est ce dynamisme économique qui a permis à la Côte d'Ivoire d’attirer de plus en plus d’entreprises ainsi que les filiales de multinationales qui ont besoin, en toute logique, de cadres bien formés.
En outre, cette implantation bénéficiera d’un réseau d'anciens diplômés Ivoiriens d'HEC Paris, le troisième contingent du continent, avec 182 membres, derrière le Maroc (497 membres) et l’Afrique du Sud (184 membres). Leurs "têtes de pont" sont Daouda Coulibaly, l'actuel DG de la SIB, la filiale du groupe Attijariwafa bank ou encore Abou Kassam, le cofondateur de Prosuma, géant ivoirien de la distribution, etc.
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En ce qui concerne les formations qui seront assurées par HEC Abidjan, deux programmes sont prévus: Must et Executive certificate finance.
Le premier est dédié aux dirigeants en charge du développement de leur propre entreprise, alors que le second est une classe préparatoire qui vise à permettre aux candidats d’acquérir les principaux concepts de la finance d’entreprise et, ainsi, de les préparer au concours d’admission de la formation initiale, ou encore au Master of business administration (MBA), soit une quatrième année d'études, en France.
En ce qui concerne les objectifs en termes de formation, «plus de 5.000 cadres de l’administration seront formés d’ici 2020», souligne Nathalie Lugagne, directrice déléguée de HEC Paris pour l’Executive Education. Plus de 20. 000 cadres africains ont d'ailleurs déjà suivi le cycle de formation continue d'HEC Paris.
A Abidjan, les premières formations doivent débuter en janvier 2019. Il faut compter entre 6,5 et 10,5 millions de Francs CFA – 9.900 et 16.000 euros- par programme... A formation d'élite, frais conséquents.
L’antenne abidjanaise de HEC Paris est dirigée par le béninois Alexis John Ahyee. Un cadre expérimenté dans les ressources humaines et el développement des talents avec une expérience professionnelle réussie chez Ecobank ou encore British American Tobacco.