A Dabou, ville située à environ une cinquantaine de kilomètre d’Abidjan où il avait fait ses études, l’interpellation de «Barry Battesti» suscite plutôt la surprise, nous apprend le journal gouvernemental "Fraternité Matin" qui est retourné sur les traces de ce jeune homme.Barry Hassan dit «Barry Battesti» y est présenté comme un jeune burkinabè de «type peulh» qui a passé toute son enfance à Dabou où ses parents ont immigré il y a environ une quarantaine d’années. Membre d’une fratrie de sept enfants, le jeune homme de 24 ans qui a perdu son géniteur quand il était encore gamin, avait fini par abandonner les études, après deux échecs au baccalauréat, en 2008 et 2009. Et rêvait d’immigrer en Europe, à défaut d’avoir réussi comme petit entrepreneur dans la ville. Décrit comme «fainéant, paresseux, mais très poli», par un de ses anciens professeurs de lycée qui l’avait adopté, «il n’était pas musulman», a expliqué ce dernier au confrère. C’est en septembre 2014 qu’il entame son projet d’immigrer en Europe, via l’Algérie. Un projet qui n’aurait pas abouti mais qui aurait été le point d’orgue de sa conversion aux thèses djihadistes.«C’est au cours de son voyage entre le Niger et l’Algérie qu’il a fait de nouvelles connaissances», relate un de ses amis. Et c’est un an après son escapade algérienne qu’il retourne en Côte d’Ivoire, à Dabou, «courant juin-juillet 2015». Cette fois «au volant d’une Toyota land Cruiser couleur or avec 4 personnes» de «type sahélien» qu’il présentait comme des gens «avec qui il fait des affaires».Des affirmations confirmées par le gérant de l’hôtel Akparo de Dabou où ces derniers étaient logés. Une présence relativement discrète qui n’avait quasiment pas attiré l’attention.Quelque temps après, Barry Hassan disparaissait, pour ne réapparaître dans les médias qu’en fin de semaine dernière sous son pseudonyme Barry BattestiQuant à son implication dans l’attaque de Grand Bassam, des témoignages semblent la corroborer. «C’est lui qui les (les terroristes, ndlr) a effectivement conduits à Grand Bassam car un de nos amis communs nous avait dit l’y avoir vu quelques jours avant l’attaque», avance une de ses connaissances.Réputé très proche de Kounta Dallah, qu’il a régulièrement côtoyé à Abidjan selon les premiers éléments de l’enquête qui ont filtrés depuis son arrestation jeudi dernier, «Barry Battesti», est la dernière carte maîtresse aux mains des enquêteurs.
Le 31/05/2016 à 00h34