"Dans les villes de Divo et Bonoua au sud et sud-est du pays, la marche, vendredi 21 août, des femmes opposées à la candidature à un troisième mandat du président Alassane Ouattara, a été brutalement dispersée par des jeunes. Les violences qui ont suivi ont occasionné plusieurs blessés et des pillages et incendies de magasins", a écrit l'organisation de défense des droits humains.
Amnesty International dit avoir interrogé plusieurs témoins oculaires et recueilli des informations qui confirment que les femmes manifestaient les "mains nues", au moment où elles ont été attaquées par des groupes de jeunes armés de machettes et de gourdins.
L'ONG a également dénoncé l'arrestation et l'inculpation pour "incitation à la révolte" d'une responsable de la société civile en Côte d'Ivoire, Pulcherie Gbalet.
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"En arrêtant de façon arbitraire des voix dissidentes, les autorités restreignent abusivement la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique. Toutes les personnes arbitrairement détenues doivent être immédiatement libérées", a déclaré Samira Daoud, directrice pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale à Amnesty International.
Mme Daoud a aussi déploré "l'interdiction des manifestations sur la voie publique décidée par les autorités" qui selon elle, est "une attaque de plus contre les voix dissidentes". "La liberté de manifester pacifiquement est un droit", a-t-elle rappelé.
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Enfin, "dans un pays qui, il y a moins de dix ans, connaissait de graves violations des droits humains dans un contexte électoral avec plus de 3.000 morts, il est important de réagir immédiatement pour apaiser la situation", a souligné la responsable d'Amnesty International.
La crainte de violences à l'approche du scrutin du 31 octobre, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Gbagbo de reconnaître la victoire d'Alassane Ouattara.