Présidentielle en Côte d'Ivoire: nouvelles violences contre le 3e mandat de Ouattara

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Le 14/09/2020 à 17h19, mis à jour le 15/09/2020 à 16h56

Des manifestations et marches contre la candidature controversée du président Alassane Ouattara à un troisième mandat lors de la présidentielle du 31 octobre ont dégénéré lundi en affrontements avec les forces de l'ordre, dans plusieurs villes de Côte d'Ivoire.

A Yopougon, grand quartier populaire d'Abidjan, des manifestants ont notamment incendié un bus, a constaté un photographe de l'AFP alors que des échauffourées ont opposé forces de l'ordre et jeunes pendant la matinée. La situation était redevenue calme à la mi-journée.

A Bangolo (Centre-Ouest), après une marche, "des manifestants" ont incendié "un camion" minier et "des véhicules". Ils "ont été dispersés par la gendarmerie à coups de gaz lacrymogène", a affirmé à l'AFP un habitant sous couvert de l'anonymat.

Des barrages, démantelés par les forces de l'ordre, ont tenté de bloquer plusieurs routes dans l'Ouest, selon des témoins.

Le Conseil constitutionnel devrait publier cette semaine la liste des candidatures validées pour le scrutin présidentiel.

44 dossiers de candidatures ont été déposées, dont celle d'Alassane Ouattara, des anciens présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, et l'ex Premier ministre et chef rebelle Guillaume Soro.

L'annonce de la candidature de Ouattara a provoqué des manifestations qui ont dégénéré en violences ayant fait une quinzaine de morts en août.

Comme la précédente, la Constitution de 2016 limite à deux les mandats présidentiels. Mais les partisans de Ouattara affirment que le changement de Constitution a remis le compteur à zéro alors que l'opposition la juge inconstitutionnelle.

La crainte de violences encore plus meurtrières, à l'approche du scrutin du 31 octobre, est forte, dix ans après la crise née de la présidentielle de 2010, qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite électorale face à Alassane Ouattara.

Gbagbo, 75 ans, vit en liberté conditionnelle en Belgique, dans l'attente d'un éventuel procès en appel devant la Cour pénale internationale (CPI), qui l'a acquitté en première instance de l'accusation de crimes contre l'humanité.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/09/2020 à 17h19, mis à jour le 15/09/2020 à 16h56