Kounta Dallah, le cerveau de l’attaque du Grand Bassam, activement recherché

Kounta Dallah, présenté comme le cerveau de l’attaque, toujours introuvable.

Kounta Dallah, présenté comme le cerveau de l’attaque, toujours introuvable. . DR

Le 23/03/2016 à 11h21

Un nom, Kounta Dallah, et une image, c’est tout ce que l’on sait du cerveau présumé de l’attentat du Grand-Bassam, activement recherché et, à priori, un parfait inconnu des services ivoiriens. De grandes avancées de l'enquête ont été dévoilées par les autorités ivoiriennes.

Le ministre ivoirien de l’Intérieur, Hamed Bakayoko et le procureur de la République, Richard Adou, ont tenu un point de presse ce mardi à Abidjan afin de livrer quelques éléments de l’enquête en cours. Très précautionneux, ils ont souligné de grandes avancées dans le déroulé de l’enquête et présenté le cerveau de l’attentat du Grand-Bassam en fuite : Kounta Dallah.«Il n’y a aucun doute là-dessus», a affirmé, catégorique, le ministre Hamed Bakayoko. Ce sont «des documents électroniques» qui ont permis de cibler celui qui «est au cœur de l’attentat. «Il est directement en lien avec l’attentat ; il a été reconnu par certains témoins oculaires et «certains recoupement techniques» ont montré qu’il était sur le lieu de l’attaques qu’il l’a quitté à un moment donné», a-t-il insisté.«C’est lui qui a organisé et fait exécuter tout ce qui s’est passé à Grand-Bassam», a été formel le procureur. «Nous avons lancé des avis de recherche et avons diffusé son image afin qu’il puisse être repéré et nous avons demandé à nos partenaires extérieurs, qui ont des informations dans leurs bases de donnée, de nous aider pour son interpellation»En outre, «le ciblage» du suspect a permis de procéder à l’interpellation de plusieurs personnes qui ont reconnu l’avoir hébergé et informé qu’il a quitté le pays dans les jours qui ont suivi.Identification des terroristesLes trois terroristes abattus ont été physiquement identifiés par «des témoins oculaires, des personnes ayants été en contact direct avec les assaillants» et par «la visualisation des caméras de surveillance des hôtels».Différents éléments récupérés sur les lieux (3 armes de type kalachnikov, gilets de protection, chargeurs, cagoules, grenades, etc.), ont permis de faire des relevés ADN qui permettront de révéler leurs véritables identités.«On voit bien que c’est le même réseau qui a frappé au Mali, au Burkina et peut-être au Niger», a soutenu Hamed Bakayoko.A noter en outre que deux véhicules supposés avoir appartenu aux terroristes ont été saisis sur les lieux par les services de sécurité. L’ensemble de ces éléments sont toujours en cours d’analyse afin de trouver d’autres indices.15 interpellations15 individus ont pour l’heure été arrêtés par le biais de «diverses pistes et données» notamment à partir «de l’exploitation des scellés». Il s’agit «d’une communauté de personnes» qui ont été avec lui (le suspect, ndlr), qui ont des liens avec lui et ont été en contact avec lui», indique le ministre.«L’exploitation des scellés a permis d’aboutir à l’identification et à la traçabilité de certaines personnes qui ont participé à ces faits». Aussi, «des mandats d’arrêts nationaux et internationaux sont en préparation», a révélé le procureur.Les services participants à l’enquête«L’enquête est dirigée par le parquet d’Abidjan, la Police criminelle avec à ses côtés la Police technique et scientifique», et d’autres services ivoiriens.Le pays bénéficie également «depuis les premiers jours» d’appuis extérieurs qui sont «très déterminants» dans le déroulement de l’enquête. Il s’agit de services français, américains (FBI), allemand, marocains, maliens et d’Interpol.10.000 hommes déployésLe niveau d’alerte sécuritaire reste à son niveau maximal (le PACT Rouge) et se décline en différents processus de surveillance. «279 agents en civils et 10.000éléments des forces de sécurité et de défense» sont déployés pour veiller en permanence sur la sécurité du territoire ivoirien.Contrôle aux frontièresLa Côte d’Ivoire, liée par un traité de libre circulation dans le cadre de la CEDEAO, décide de resserrer les contrôles à ses frontières. «A partir de maintenant, la Côte d’Ivoire ne laissera personne entrer sur son territoire qui n’ait de documents, de papiers d’identité biométriques, fiables et sécurisés», a indiqué avec fermeté Hamed Bakayoko.Cette facilité de circulation aux frontières où certaines personnes arrivent avec des documents consulaires, des papiers non sécurisés, a été identifiée comme une faille dans notre système de sécurité, a-t-il poursuivi.Dans les prochains jours, une réunion tripartite réunira à Abidjan les responsables des services de police de la Côte d’Ivoire et ceux du Mali, du Burkina et du Sénégal. Une rencontre qui vise à renforcer la nécessaire coopération régionale et échanger des informations.Pour rappel, l’attaque du Grand-Bassam du 13 mars a fait 19 morts et 33 blessés.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 23/03/2016 à 11h21