Face à la recrudescence de la piraterie dans le Golfe de Guinée, les pays de la région multiplient les manoeuvres pour mieux lutter contre le phénomène. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’arrivée dans les eaux maritimes ivoiriennes du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) DIXMUDE et le Patrouilleur en haute mer (PHM) DUCUING. Ces deux bâtiments français ont entamé depuis ce jeudi des exercices militaires avec la marine nationale ivoirienne.
Ces bâtiments engagés dans l’opération «Corymbe» qui assure une présence quasi permanente de la flotte militaire française dans le golfe de Guinée, «participent, en coopération avec les marines riveraines, à la surveillance et à la sécurisation de cette zone maritime stratégique non sans souligner les opérations de renforcement des capacités des forces navales locales», a souligné le capitaine de vaisseau Eric Lavault, commandant le BPC «DIXMUDE».
Au cours de cette escale, l’équipage du BPC «DIXMUDE» accueillira à bord des marins ivoiriens pour des «périodes d’instruction opérationnelle» et des «stages d’aguerrissement» dans différents domaines. Une occasion dont se félicite Abidjan qui a acquis depuis 2014 trois patrouilleurs pour la surveillance de ses côtes. «Nous profitons de ces escales (..) pour mieux renforcer les capacités de nos hommes et être apte à venir à bout des menaces qui s’imposent dans les eaux sous juridiction nationale», a indiqué N’Guessan Celestin, commandant en second de la Marine ivoirienne.
34 à 100 millions de dollars de préjudices
Les actes de piraterie ciblant des navires transportant des produits pétroliers sont en hausse dans le Golfe de Guinée avec 58 incidents dans la région dont plus de la moitié au large des seules côtes du Nigeria en 2012, selon le Bureau maritime international (BMI). Cette organisation estime qu’entre 34 et 100 millions de marchandises ont ainsi été détournés par les pirates.
Long de 199 m, le «DIXMUDE» qui est intégré à la force aéronavale française, participe à des missions de l’OTAN et de l’ONU. Quant au PHM DUCUING, il est un aviso spécialisé dans la lutte sous-marine en zone côtière et participe en pratique à de nombreuses activités opérationnelles telles que la lutte contre l’immigration clandestine, la lutte contre la pêche illicite, le narco trafic etc.
A noter que la Côte d’Ivoire a lancé un programme de rééquipement de sa force navale depuis 2014. Ainsi, trois «patrouilleurs» ont ainsi été acquis : L’Emergence en juin 2014, Le Bouclier en juillet 2015 et le CF Sekongo en février dernier.
