Côte d’Ivoire: les confidences de l’homme qui «redimensionne le sexe» à Abidjan

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Le 12/02/2017 à 11h40, mis à jour le 12/02/2017 à 13h43

A Abidjan on entend régulièrement parler des «bazooka», un nom générique utilisé pour désigner des hommes dont on dit qu’ils ont la capacité de redimensionner l’anatomie masculine. Derrière ces décoctions se trouvent souvent des escrocs, mais aussi des hommes qui ont une certaine réputation.

«J’aide les hommes à faire grossir ou allonger leur sexe selon leur désir. Et puis même quand c’est «mort», je peux le réveiller», assure l'homme de 65 ans dans une interview au quotidien L’Inter. «Dans ce cas, je vous fais un canari (poterie remplie d'un mélange de plantes, ndlr) pour une semaine et ça redémarre». L’homme assure pouvoir donner la dimension souhaitée au sexe, en volume et en longueur, en l’espace d’une semaine et révèle compter dans son portefeuille de clients de «grands types» (personnes aisées) et des hommes politiques.

Né à Korhogo, dans le nord du pays, Idrissa Ouattara a appris le secret des plantes médicales auprès de ses parents et intervient dans le traitement de plusieurs pathologies, mais ce sont celles liées à la sexualité qui font son succès. La virilité semble n’avoir aucun secret pour lui. «C’est vrai, vieux comme adultes me consultent, mais mes clients les plus fidèles sont les jeunes de 25 à 40 ans (…) plus faibles que les vieux». La raison? Une alimentation «trop grasse, trop salée», mais c’est aussi la conséquence d’infidélités avec des femmes mariées.

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Ces produits peuvent avoir des effets dévastateurs sur les personnes du troisième âge, tentées d’aller au-delà des prescriptions. Aussi, en cas de surdosage, «ils peuvent craquer», indique-t-il en référence à ces hommes âgés retrouvés le corps inerte dans des hôtels, des faits divers qui font souvent la une des médias locaux.

Il y a certes les hommes qui rasent les murs de Ouattara, mais les femmes sont les plus régulières. «Ce sont les femmes qui achètent le plus les médicaments pour leurs hommes», prétextant toujours vouloir aider une amie ou un proche. Et des jours plus tard c’est avec un «Eh, Ouattara, le médicament que tu as vendu pour monsieur est trop fort», s’amuse-t-il.

Cependant, pour donner des preuves de ses dires, l’homme se veut moins prolifique. «Le travail que je fais demande un minimum de discrétion, tout de même! Sinon, je risque de perdre tous mes clients». Un médecin aurait certainement donné le même argument de toutes les façons.

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 12/02/2017 à 11h40, mis à jour le 12/02/2017 à 13h43