Le rideau s’est levé, vendredi 13 juin 2025 à Agadir, sur la 16ème édition du Festival international du film documentaire (FIDADOC), en présence d’une pléiade de personnalités du monde de la culture et de l’art.
Initiée par l’Association de culture et d’éducation par l’audiovisuel (ACEA), cette édition, qui se poursuit jusqu’au 18 juin au cinéma Sahara, avec à l’affiche 19 films représentant 20 pays de production, propose une sélection officielle marquée par la présence d’auteurs émergents du continent africain et du monde arabe, ainsi que de réalisatrices européennes et québécoises, dont les œuvres interrogent avec subtilité les dynamiques sociales et familiales, notamment la parentalité.
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Lors de cette manifestation artistique et culturelle, un hommage particulier sera rendu à la réalisatrice indienne Nishtha Jain, invitée à partager son parcours après la projection de ses deux derniers longs-métrages, « Farming Revolution » (2024) et « The Golden Thread » (2022), tous deux primés à l’international.
Autre moment fort de cette édition, la présentation de la version restaurée du film « Leïla et les loups » (1984) de la cinéaste libanaise Heiny Srour, par Touda Bouanani, coéditrice des écrits de cette figure pionnière du cinéma arabe.
La compétition internationale mettra en lice des longs-métrages inédits au Maroc, évalués par un jury composé de la réalisatrice française Sylvie Ballyot, du photographe marocain Mehdy Mariouch et du journaliste sénégalais Aboubacar Demba Cissokho.
À cette sélection s’ajoutent quatre courts-métrages nés d’ateliers de création documentaire dans des zones rurales en Tunisie (Regards croisés, à Semmama) et au Liban (Cinéma et Biodiversité, dans la plaine de la Bekâa). Ces films seront projetés au cinéma Sahara et dans le cadre du programme itinérant Triq Cinima, qui effectuera une halte à la prison centrale d’Aït Melloul, avec le soutien des autorités pénitentiaires et de la commission régionale des droits de l’Homme (CRDH).
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A cette occasion, la présidente du Festival, Hind Saih a relevé que pour cette 16e édition, le festival poursuit sa mission de tisser des liens féconds entre culture, Histoire et société, tout en contribuant à la structuration d’un secteur du documentaire solide, audacieux et durable, capable de porter des voix singulières, d’archiver le présent, et de forger un héritage audiovisuel pour les générations futures.
« Nous continuons à croire, plus que jamais, à la force du documentaire. Nous croyons à son rôle dans la construction d’un imaginaire collectif, à sa capacité à façonner des consciences, à bâtir un secteur structuré, durable, doté d’une vraie économie », a-t-elle affirmé dans une déclaration à la MAP.
Pour sa part, Abdelkrim Ouakrim, critique de cinéma marocain a souligné l’évolution remarquable du FIDADOC, devenu en seize ans un rendez-vous incontournable pour les passionnés de documentaire au Maroc et au-delà.
Il a en outre, insisté sur l’importance de cet événement dans la valorisation du cinéma documentaire, en particulier dans un contexte où ce genre demeure souvent marginalisé, rappelant que le festival, par sa programmation riche et diversifiée, contribue à élargir les regards et à questionner les réalités sociales avec sensibilité et profondeur.
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Le FIDADOC accueillera la 13ème édition de « La Ruche documentaire », un dispositif d’accompagnement de jeunes talents. Une centaine d’étudiants, de porteurs de projets et d’apprentis cinéastes issus du Maroc, des pays voisins et de la diaspora y prendront part, dans un esprit de transmission, de création et de partage.
Depuis sa création, le FIDADOC se veut une vitrine du documentaire de création et un véritable laboratoire d’idées, contribuant à l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes engagés.