Pour cette édition, dont le thème est «Cinéma d’Afrique et identités culturelles», le Tchad est le pays invité d’honneur et son président, le maréchal Mahmat Idriss Deby Itno, a fait le déplacement dans la capitale burkinabè.
235 films ont été retenus en sélection officielle dans diverses catégories comme le court métrage, le documentaire, les séries télé, les films d’écoles et les films d’animation.
Mais les regards seront tournés vers l’Etalon d’Or de Yennenga, grand prix du festival pour lequel 17 films sont en lice, dont deux burkinabè: «Katanga, la danse des scorpions» de Dani Kouyaté et «Les Invertueuses» de Chloé Aïcha Boro.
Ce prix est décerné par un jury international que devait présider le réalisateur malien et icône du cinéma africain, Souleymane Cissé, décédé mercredi à Bamako à l’âge de 84 ans.
Un hommage lui sera rendu lors des cérémonies d’ouverture et de clôture orchestrées par le dramaturge burkinabè Aristide Tarnagda.
Après la cérémonie d’ouverture, sera projeté «Black Tea», film hors compétition du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, lauréat de l’Étalon d’or 2003 avec «En attendant le bonheur» et du César du meilleur film 2015 avec «Timbuktu».
Le festival s’achèvera le 1er mars avec l’annonce du palmarès.
Ce n’est pas la première fois que le Fespaco se tient dans un contexte sécuritaire dégradé. Le pays est la cible de violences jihadistes meurtrières depuis dix ans qui ont fait des dizaines de milliers de morts et une large partie du territoire échappe au contrôle des autorités.
La dernière édition s’était tenue en février 2023, quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, par un coup d’Etat.
Le régime du capitaine Traoré réduit au silence de nombreuses voix jugées critiques du pouvoir, par des arrestations, des kidnappings ou des enrôlements forcés pour combattre avec l’armée contre les jihadistes.
M. Traoré fait de la souveraineté nationale une priorité et a ainsi tourné le dos à la France, ex-puissance coloniale pour se rapprocher de ses voisins le Mali et le Niger eux aussi gouvernés par des juntes et confrontés à des groupes jihadistes.
Le Burkina entretient également de bonnes relations avec le Togo ou le Tchad qui est mis à l’honneur pour ce Fespaco dont l’Union européenne ou encore l’Unesco sont des partenaires financiers.