Côte d’Ivoire. Un feu brûle dans une case depuis trois siècles: Kolia, le village où l’esprit des ancêtres ne s’éteint jamais

Le village de Kolia.

Le 26/04/2025 à 15h49

À 30 kilomètres de Boundiali dans le nord du pays, Kolia est un village paisible, riche d’une histoire aussi ancienne que mystérieuse. Entre collines et savane, un feu brûle dans une case depuis plus de trois siècles, attisant la curiosité des visiteurs.

Bâtie au XVII siècle par Pédagnan, fondateur de Kolia, cette case, la toute première du village, est le témoin silencieux d’un passé que les habitants chérissent.

Cependant, ce qui attise la curiosité des populations, c’est un feu sacré qui jamais ne s’est éteint depuis plus de trois siècles. Dans ce petit village du nord de la Côte d’Ivoire, c’est un phénomène qui intrigue, émerveille et interroge. Jour et nuit, qu’il pleuve ou qu’il vente, cette flamme continue de brûler, alimentée par un mystère que ni la science ni la tradition n’ont encore entièrement percé.

«C’est notre arrière-grand-père qui a construit cette case et même mon père ne connait la date exacte de sa construction. Aujourd’hui, il est pour nous un feu sacré auprès duquel on vient trouver réconfort en cas de besoin. Cependant, on ne refuse pas non plus les dons des personnes qui viennent en quête de solutions à leur problème», Yassougo Koné, garant de la case.

Transmise de génération en génération, la mission de veiller sur ce feu est un honneur pour les habitants de Kolia. Il incarne l’esprit des ancêtres et veille sur le destin de village.

«Avec le temps, la case vieillit, nous souhaitons la réhabiliter mais pas avec des matériaux modernes, car cela dénaturerait son authenticité. Nous faisons un rapport à soumettre aux autorités en vue d’utiliser les matériels authentiques pour sa réhabilitation» explique Sahé Nemlin, directeur départemental du tourisme et des loisirs de Boundiali.

À Kolia, le feu de la première case ne réchauffe pas seulement le corps, mais éclaire l’histoire d’un peuple. Une flamme que rien, depuis trois siècles, n’a pu éteindre.

Par Emmanuel Djidja (Abidjan, correspondance)
Le 26/04/2025 à 15h49