Fespaco 2025: Netflix n’a qu’à bien se tenir

Le 26/02/2025 à 15h31

VidéoQuand Macbeth de Shakespeare s’africanise, ça donne «Katanga- La danse des scorpions». Projeté au Fespaco, ce film du burkinabè Dani Kouyaté traite de l’éternel duel argent-pouvoir. Et c’est justement de financements qu’il est question au marché international du cinéma africain et de la télévision du festival où négocient acheteurs et vendeurs d’œuvres africaines dont certaines sont disponibles sur des plateformes numériques à abonnement. De bonnes affaires semblent déjà dans la boîte. Ambiance.

«Te seras roi ou cadavre», cette prophétie traduit l’intrigue du pouvoir, la trahison et la violence qui servent à «Katanga- La danse des scorpions». Projeté le 25 février, ce long métrage du burkinabè Dani Kouyaté est donné favori pour l’Étalon de Yennenga de cette 29ᵉ édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) qui se poursuit jusqu’au 1er mars.

L’intrigue terminée, la salle de projection s’éclaire et cède la place à d’autres formes de suspense: qui va acheter mon film, est-ce que je vais être retenu pour un film? «L’objectif que nous nous fixons, c’est de nouer des relations professionnelles avec les acteurs et producteurs d’autres pays afin que nous puissions faire connaître nos talents», explique Adama Barry, actrice et membre de l’Association burkinabè des comédiens et comédiennes de cinéma (ABCC). Créée dans les années 80, l’association compte une centaine de membres actifs sur les 1.000 comédiens que compte le Burkina Faso.

Les innovations sont également au rendez-vous au marché international du cinéma africain et de la télévision du Fespaco où c’est Ekeflicks qui vole la vedette. Lancée en juin 2024 en Côte d’Ivoire Ekeflicks est une nouvelle plateforme de streaming un peu à l’image du géant Netflix. Ses promoteurs souhaitent contribuer à vulgariser le cinéma africain. Ses responsables, de jeunes ivoiriens, espèrent nouer des contacts avec les producteurs internationaux de films.

«Chez nous, les producteurs sont rémunérés en fonction du nombre de vues. Pour pouvoir visionner un film sur Ekeflicks, il vous faut un abonnement mensuel qui est de 1000 francs CFA», rassure Armand Nanou, exposant, représentant d’Ivoire Phoenix, la maison mère.

Lancée le 24 janvier 2025, Ekeflicks dispose à ce jour d’une vingtaine de films dans son répertoire. Exposer au MICA était un challenge pour les responsables de la plateforme qui entendaient discuter directement avec les producteurs. Avec quelques contrats de partenariat déjà en poche, c’est une édition du Fespaco qui débute bien pour Ekeflicks.

Jeudi 27 février, le public a rendez-vous avec «Boujemaa et la maison du cinéma» (France -Algérie), «Victoria» (Kenya), «The medaillon» (Ethiopie) «The rwoo» (Cameroun), «Langue maternelle» (Mali) et bien d’autres œuvres présentées lors de ce Fespaco.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 26/02/2025 à 15h31