Guinée. Le lait au maïs de Hass Natu: la reconquête des saveurs locales

Le lais mais revisité.

Le 10/06/2025 à 13h40

VidéoEntre passion, créativité et enracinement culturel, Hass Natu revisite le lait au maïs avec une touche contemporaine. Un projet né d’une envie sincère de valoriser les produits du terroir, aujourd’hui en passe de séduire bien au-delà de son cercle proche.

La semaine, elle est salariée dans une entreprise, le week-end, Hass Natu est créatrice culinaire, porteuse d’un projet artisanal qui réinvente un mets traditionnel, le lait au maïs.

Elle y insuffle modernité et raffinement. C’est au fil de ses voyages, notamment hors de la Guinée, que l’idée a pris forme.

À chaque destination, Hass Natu s’imprègne de savoir-faire culinaires, observe les manières de sublimer des produits simples. Curieuse et ouverte, elle nourrit son projet au contact d’autres cultures, sans jamais perdre de vue ses racines. «Pendant chaque fête, je faisais le lait au maïs pour la famille ou les amis. Ils aimaient beaucoup. Alors je me suis dit qu’un jour, je me lancerai. C’est après mon séjour à Dakar que j’ai commencé mes productions».

Tout a commencé de manière presque intime. Lors de réunions familiales ou de petites rencontres amicales, Hass Natu propose ses premières créations. Les retours sont immédiats et enthousiastes.

Le goût, la texture, la présentation... tout séduit. Ces premiers tests confirment son intuition, celle de tenir un concept à la fois simple et original. «Je produis local, sain et entièrement fait maison. Même si je ne gagne pas encore beaucoup, je continue, parce que je crois au potentiel de mon produit», confie-t-elle.

Sa recette du succès repose sur une équation exigeante: l’utilisation exclusive d’ingrédients locaux, du maïs et du lait. Aucun additif, aucun compromis.

Chaque portion est le reflet des saveurs du terroir. Lait et maïs sont sélectionnés avec soin, dans une quête d’équilibre entre tradition et fraîcheur. Pour l’heure, la production se limite aux week-ends. Entre les achats, la préparation, le conditionnement et la distribution, chaque fin de semaine est une course contre la montre.

Mais la passion l’emporte sur la fatigue. «Je vends surtout via les réseaux sociaux. En semaine, je publie pour inciter les gens à commander à l’avance. Cela me permet de mieux gérer la production. C’est comme ça que je fonctionne».

Hass Natu voit plus loin. Elle rêve d’un atelier structuré, d’une marque identifiée, d’un réseau de distribution, d’abord local, puis pourquoi pas international. Son ambition est claire: faire du lait au maïs réinventé un emblème guinéen, au croisement des traditions et des tendances contemporaines.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 10/06/2025 à 13h40