Pour la dixième année consécutive, le Rassemblement pour la réhabilitation de la religion négro-africaine (3 RNA-Maaya) et la fédération Ladakôrô ont célébré le nouvel an kamite ou nouvel an du calendrier des Noirs. Le 19 juillet correspondant au premier jour de l’année 6261 de ce calendrier. Les membres du mouvement organisé une conférence qui interroge «C’est quoi être kamite?» alors que ce calendrier a été expliqué de long en large par les conférenciers.
Pour l’enseignant chercheur, Dr Fodé Moussa Sidibé, et non moins un grand traditionaliste, les Arabes et les chrétiens ont leur calendrier. Mais il y a également le calendrier africain qui est «plus ancien que les deux autres, un calendrier qui est à son 6261ème anniversaire».
Pour l’enseignant chercheur, la célébration de ce calendrier par la communauté des chasseurs du Mali vise à informer davantage les gens sur la civilisation noire, «ce sont les autres qui se sont référés au calendrier noir pour établir les leurs.»
A ce sujet, Cheikh Anta Diop écrivait dans son ouvrage «Civilisation ou Barbarie» paru en 1981 que «jusqu’à nos jours, avec le calendrier sidéral égyptien, qui pourrait bien être remis en vigueur, l’humanité, en tout cas l’Afrique dispose d’une échelle de chronologie absolue devant laquelle l’ère chrétienne, l’hégire, les divers repères sont tout à fait relatifs.»
Le calendrier kamite, qui serait donc le premier mis au point par l’homme, comporte douze mois regroupés en trois saisons de quatre mois, rythmée par l’apparition de l’étoile Sirius et les crues et décrues du Nil. A ces 360 jours, cinq jours ont été rajoutés à la fin du calendrier, entre le dernier jour de la saison Shemou et le premier jour de la saison Akhet. Ces jours étaient considérés comme jours de naissance des Dieux.
Les Kamites formulent le veux de voir le calendrier africain adopté par les décideurs politiques, les citoyens afin que chaque 19 juillet soit reconnu et célébré, à l’image du 1er janvier marquant le début du Nouvel An du calendrier grégorien. «La libération du monde noir sera d’abord culturelle et spirituelle, sinon jamais elle ne sera. Aucun peuple ne peut se construire dans la peau d’un autre», professe sur son site Internet le Rassemblement pour la réhabilitation de la religion négro-africaine.