Dès cette année scolaire, «tout enfant de langue maternelle arabe doit apprendre au moins l’une des trois langues nationales (poular, soninké et wolof). Le choix de cette langue est guidé par le contexte sociodémographique régional», selon les termes des nouvelles orientations du système éducatif national. À titre expérimental, 25 classes ont été choisies à travers le pays pour l’introduction de ces trois langues locales dans l’enseignement primaire.
Quant à l’arabe, cette langue est «enseignée à tous les enfants dont il n’est pas la langue maternelle comme langue de communication et comme langue d’enseignement.» comme le rappelle MBouh Seta Diagana, directeur de l’Institution pour la Promotion de l’Enseignement des Langues Nationales (IPELAN),
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Ces classes accueillent les locuteurs, c’est-à-dire des enfants dont l’une de ces 3 langues est la langue maternelle et des arabophones, qui ont l’obligation d’apprendre une de ces langues, alors que les élèves non arabophones, sont soumis à l’obligation de recevoir l’enseignement de l’arabe, langue officielle.
MBouh Seta Diagana rappelle l’importance pédagogique et scientifique, prouvée, pour les enfants de commencer l’apprentissage dans leur langue maternelle.
Pour sa part, Doro Gueye, responsable de l’Organisation pour l’Officialisation des Langues Nationales (OLAN), approuve le principe de cette première expérience d’ouverture de 25 classes à titre expérience, pour l’enseignement du peul, du soninké et du wolof.
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Cependant, le responsable d’OLAN émet des réserves et pose de nombreuses interrogations, sur les délais et le terme l’expérimentation, la suite de l’apprentissage des enfants, les débouchés et surtout l’arabisation «inquiétante de l’enseignement des matières scientifiques.»