Chaque soir, à l’approche de l’iftar, des centaines de fidèles se rassemblent dans l’enceinte de la mosquée. Youssoupha Ba, responsable des lieux, en témoigne: «à l’heure de la rupture du jeûne des repas sont distribués dans l’enceinte même de la mosquée. Nous procédons également à l’envoi d’aliments vers d’autres régions du pays». Un geste en parfaite adéquation avec les recommandations de l’Islam.
Un lieu de culte et de solidarité
Pour Oumar Mouhamadou Ba, fidèle assidu de la mosquée de Dakar, ce moment de partage va bien au-delà d’un simple acte de générosité: «Le Prophète promet des bienfaits à celui qui permet à un jeûneur de rompre son jeûne. Des musulmans nous ont appelés, et nous sommes venus partager ces bienfaits avec eux».
Une tradition qui se perpétue chaque année avec la même ferveur. Un symbole d’unité et de rassemblement. Contrairement à d’autres lieux de culte souvent affiliés à des confréries ou à des quartiers spécifiques, la Grande Mosquée de Dakar est un bien national, un espace qui appartient à tous. «Il est important de rappeler que cette mosquée est un don du roi Hassan II au Sénégal en 1962. Elle a été inaugurée en 1964 et nous en assurons la gestion. Elle ne se limite pas à la capitale, mais appartient à tout le peuple sénégalais», insiste Youssoupha Ba.
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Mamadou Lamine Guèye, un autre fidèle, met en avant l’importance historique et spirituelle de cette mosquée: «Toutes les grandes décisions religieuses y étaient et y sont encore prises. C’est ici que l’on observait le croissant lunaire. Il y a plusieurs mosquées dans cette ville, mais celle-ci est unique».
Un pont entre le Sénégal et le Maroc
La Grande Mosquée de Dakar est aussi un symbole des relations solides entre le Sénégal et le Maroc. «Notre présence ici nous rappelle les liens fraternels qui unissent nos deux pays», souligne Oumar Mouhamadou Ba. Une amitié qui s’est construite à travers les années et qui trouve une résonance particulière en ce lieu de culte.
L’histoire de la mosquée est marquée par de grandes figures religieuses. Mamadou Lamine Guèye se remémore: «De nombreux imams s’y sont succédé. Inaugurée en 1964 sous l’imamat de Diène, elle a été dirigée ensuite par Maodo Sylla, jusqu’à l’actuel imam ratib Alioune Moussa Samb, qui perpétue l’œuvre».
Un avenir assuré par la rénovation
Le Maroc qui a offert ce joyau architectural au Sénégal continue d’en assurer la préservation. «Nous prions pour le repos de l’âme du roi Hassan II et formulons des vœux de réussite pour l’actuel roi Mohammed VI. D’ailleurs, nous vous annonçons que cette mosquée sera prochainement rénovée. Le programme est en cours, et les travaux de réfection seront entièrement pris en charge par le Maroc», annonce Youssoupha Ba.
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Un engagement qui témoigne une fois de plus de la solidité du partenariat entre les deux nations et de l’importance de ce lieu dans le cœur des Sénégalais. Plus qu’une mosquée, la Grande Mosquée de Dakar est un patrimoine vivant, où la foi, la générosité, la solidarité et l’histoire se rejoignent dans une même ferveur.