En Afrique, la parenté à plaisanterie se définit comme une relation sociale ancestrale, qui autorise ou oblige certains groupes (ethnies, familles, etc.) à se taquiner et à se moquer l’un de l’autre sans colère, dans le but de renforcer la solidarité, la cohésion et la paix.
Au Burkina Faso, c’est une pratique qui diffère selon les groupes ethniques, les patronymes, mais aussi entre territoires, régions, provinces ou villages.
Elle survit à travers de nombreux cadres de valorisation et de promotion à l’instar de la Journée des Yaadcés à Ouagadougou, une nouvelle initiative culturelle, qui vise à contribuer à la valorisation et à la pérennisation de nos sociétés.
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«C’est un acte de résilience pour les Burkinabè, mais également un message qu’on envoie aux Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur pour leur dire qu’au pays ça va malgré tout, qu’on a des zones qui permettent l’effervescence culturelle», estime Souleymane Kagoné, ressortissant de la région du Yatenga (Nord) lors des Journée des Yaadcés de Ouagadougou tenues du 7 au 9 novembre.
Les Yaadcés est un groupe ethnique vivant principalement dans la région du Yadega, au Nord du pays. Un groupe disposant d’importantes potentialités culturelles pour le savoir vivre en communauté, mais surtout connu pour son accent et sa franchise.
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A l’image de ce groupe, le Burkina Faso compte plus d’une cinquantaine de groupes ethniques. Les liens entre ces groupes se font souvent par des blagues. Par exemple, les Bobos (qui boivent du lait) sont souvent comparés aux Peuls (appelés «sauvages»), les Bissas (qui mangent des arachides) ou les Yaadcés (appelés «insolents») aux Gourounsis (qui mangent des chiens), ou encore les Samos (qui boivent du dolo «boisson locale alcoolisée») aux Mossés (qui sont des chefs).
«Le contexte actuel de notre pays nous interpelle et nous oblige à revalorise ces valeurs culturelles qui nous montrent la meilleure manière de vivre ensemble dans la paix. Ces repères nous orientent dans le choix de la riposte face à l’ennemi commun», a déclaré Issoufou Bissiri, homme de culture, président du Comité d’organisation des journées des Yaadcés à Ouagadougou.
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Riche patrimoine culturel immatériel, la parenté à plaisanterie au Burkina Faso, est très souvent liée aux habitudes alimentaires et au mode de vie de chaque groupe ethnique. Elle contribue aussi à la résolution de conflits sociaux et à la transmission des valeurs africaines.






