La République de Côte d’Ivoire et l’Union européenne ont signé un nouveau protocole de partenariat dans le secteur de la pêche, pour la période 2025-2029, marquant une nouvelle étape dans la mise en œuvre de l’Accord de partenariat pêche durable (APPD) conclu en 2008.
Paraphé le 6 juin 2025 à Bruxelles, ce protocole succède à celui arrivé à échéance le 31 juillet 2024. Il vise à renforcer la coopération entre les deux parties autour d’une gestion durable des ressources halieutiques, tout en soutenant le développement du secteur de la pêche ivoirien.
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Selon une note d’information du ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH) transmise à l’AIP, le vendredi 13 juin, ce nouveau protocole autorise l’accès à la zone de pêche ivoirienne à 32 navires thoniers européens (25 senneurs congélateurs et 7 palangriers de surface), opérant exclusivement en haute mer, au-delà de 12 milles marins des côtes, sur des espèces de thon migratrices. Cette disposition garantit l’absence de concurrence avec les pêcheries artisanales locales.
La contrepartie financière annuelle de l’Union européenne s’élève désormais à 740 000 euros, contre 682 000 euros précédemment, soit une hausse de 8,5 %. Ce montant comprend une contribution pour l’accès à la ressource (305 000 euros) et un appui spécifique de 435 000 euros par an destiné à soutenir la politique nationale de la pêche.
Les armateurs européens verront également leurs contributions augmenter. Les Thoniers senneurs passent de 7 620 EUR à 12 000 EUR/an, puis 12 750 EUR à partir de la troisième année; les Palangriers de surface vont de 2 400 EUR à 4 000 EUR/an, puis 4 250 EUR à partir de la troisième année. Le prix de référence de la tonne de thon passe de 110 à 135 EUR, soit une hausse de 22,7 %.
Ce partenariat bénéficie directement au Port autonome d’Abidjan, deuxième port thonier mondial après celui du Japon, en intensifiant son activité. Il soutient également l’approvisionnement des conserveries, des entrepôts frigorifiques et des marchés locaux en thon, un produit largement consommé par les ménages ivoiriens à faibles revenus.
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Par ailleurs, l’accord permet de maintenir plus de 28 000 emplois directs et indirects dans les secteurs liés à la pêche.
Contrairement à d’autres accords conclus par certains pays africains, celui de la Côte d’Ivoire se concentre exclusivement sur le thon en haute mer, sans porter atteinte aux activités des pêcheurs artisanaux. Il prévoit en outre des dispositifs de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN), ainsi que des mesures d’appui à la pêche artisanale et au développement de l’aquaculture.
La signature de ce protocole s’inscrit dans le cadre de la Politique nationale de développement de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture (PONADEPA), adoptée en 2022, qui vise à renforcer la souveraineté alimentaire de la Côte d’Ivoire et à encourager l’investissement privé dans la pêche industrielle, notamment le développement d’une flottille thonière nationale.