L’Afrique a toujours été en retrait de l’exploration spatiale. Par manque de moyens, ou de vision, ou de besoin, les dirigeants du continent n’ont généralement jamais fait de l’exploration spatiale une de leurs priorités. Et ce n’est pas faute de compter de grands cerveaux aux seins des plus grands agences spatiales du monde, à l’instar, entre autres, de Cheick Modibo Diarra. L’astrophysicien malien de renommée mondiale qui a notamment dirigé pour la NASA les vols des sondes Magellan vers Vénus, Ulysses vers le soleil, Galileo vers Jupiter, ainsi qu’Observer et Pathfinder vers Mars.
Jusque-là, les ambitions extraterrestres des pays africains se sont limitées à la mise en place de satellites orbitant autour de notre planète pour des objectifs bien précis: observation de la Terre, télécommunications, sécurisation du territoire, météorologie, gestion des ressources naturelle, ou encore… espionnage. Plus d’une quarantaine de satellites africains de différentes tailles (larges, moyens, microsatellites, nanosatellites…) sont ainsi en activité. Les pays leaders sont l’Afrique du Sud (9 satellites), l’Égypte (9), le Nigeria (6), l’Algérie (6) et le Maroc (3).
Mais les choses sont en voie de changer. Les pays africains veulent désormais aller plus loin dans la conquête de l’espace. Et ces nouvelles ambitions se traduisent, entre autres, par la signature mardi 13 septembre des accords Artémis par le Nigeria et le Rwanda. Ces deux pays deviennent les premiers signataires de ces accords qui sont «un ensemble de principes destinés à guider la prochaine phase de l’exploration spatiale, en renforçant et en prévoyant une importante mise en œuvre opérationnelle des obligations clés du traité sur l’espace extra-atmosphérique de 1967», explique le Département d’Etat américain dans un communiqué publié mardi.
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Les accords Artémis, qui comptent désormais 23 pays signataires, ont été signés par Isa Ali Ibrahim, ministre des Communications et de l’économie numérique, au nom du Nigeria, et Francis Ngabo, directeur de l’Agence spatiale du Rwanda, au nom du Rwanda. Côté américain, l’on notait la présence de la secrétaire d’État adjointe, Monica Medina, de l’administrateur de la National Aeronautics and Space Administration (NASA), Bill Nelson, et du secrétaire exécutif du National Space Council, Chirag Parikh.
Notons que Kigali et Abuja ont rejoint les accords Artémis en marge du tout premier Forum spatial États-Unis–Afrique, tenu le 13 décembre lors du Sommet des dirigeants États-Unis–Afrique à Washington. «Le Forum a réaffirmé l’engagement des États-Unis à collaborer avec leurs partenaires africains sur l’utilisation et l’exploration pacifiques de l’espace extra-atmosphérique afin de répondre aux priorités partagées ici sur Terre», précise le Département d’Etat américain.