«À la mi-février de cette année, les délestages électriques imposés par la société publique Eskom ont dépassé le total cumulé durant les années 2019 et 2020 réunies, alors qu’en mai, ils ont dépassé la durée enregistrée durant toute l’année 2022″, a déclaré la SARB dans une note de conjoncture économique.
La crise énergétique en Afrique du Sud s’est considérablement aggravée depuis 2022, l’approvisionnement en électricité n’ayant cessé de se détériorer après les nombreuses pannes qui ont plombé la capacité de production des centrales électriques vieillissantes du pays. «La croissance a été estimée à environ 0,7% l’année dernière et, étant donné que les délestages devraient être pires en 2023, la croissance potentielle est prévue à 0,0% en 2023», a mis en garde l’institution financière.
Rappelant que le PIB sud-africain a été réduit de 3,2 points de pourcentage en 2022, elle a souligné que les délestages ont de graves implications pour la production et la confiance globale dans l’économie du pays.
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Par ailleurs, la SARB a signalé que le risque de longues heures de coupures de courant reste élevé en 2023 et au début de 2024, en raison d’une alimentation électrique peu fiable, du sabotage qui ravage les infrastructures d’Eskom et de la corruption endémique.
Selon FirstRand, une des principales institutions bancaires du pays, le risque de récession plane cette année sur l’Afrique du Sud en raison d’un environnement économique mondial défavorable et de la persistances des problèmes structurels internes.
L’environnement macroéconomique sud-africain pour les six premiers mois de 2023 est bien pire que prévu initialement, avec des délestages électriques, une inflation persistante et des taux d’intérêt plus élevés que prévu, a-t-elle expliqué, notant que le pays devrait connaitre une contraction de 0,1% durant l’exercice actuel.
L’économie sud-africaine a évité de justesse la récession au cours du premier trimestre de cette année. Le Produit intérieur brut (PIB) n’avait augmenté que de 0,4% au cours de cette période, après une baisse révisée à la hausse de 1,1% au cours des trois derniers mois de 2022.