L’économie sud-africaine est en eaux troubles, alors que le dépouillement des bulletins de vote au lendemain des élections générales du 29 mai se poursuit toujours, révélant un bouleversement profond dans la scène politique nationale, ont indiqué vendredi des économistes.
«L’Afrique du Sud navigue en territoire inexploré et incertain, ce qui se reflète dans la réaction volatile des marchés financiers et la dépréciation de la monnaie locale, le Rand», a déclaré M. Raymond Parsons, économiste à la Business School de l’Université du Nord-Ouest.
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Il a relève qu’alors que l’émergence d’un gouvernement de coalition, tant au niveau national que provincial, est devenue très probable, la configuration exacte des arrangements de coalition pourrait avoir un impact important sur les performances économiques de l’Afrique du Sud.
Il a précisé que le défi d’un gouvernement de coalition aux niveaux national et provincial doit être de garantir que le pays mette en œuvre les réformes nécessaires pour remettre l’économie sur la bonne voie après plusieurs années de ralentissement.
«La situation dépendra des partis avec lesquels le Congrès national africain (ANC) conclura un partenariat et des marchandages nécessaires pour créer un gouvernement stable, condition cruciale pour promouvoir la confiance des entreprises et des investisseurs», a-t-il poursuivi.
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L’expert a de même a mis en garde que si l’approche de l’ANC en matière de mise en œuvre des politiques et des projets de développement ne s’améliore pas, l’Afrique du Sud ne sera pas en mesure de sortir du piège actuel d’une faible croissance limitée entre 1 % et 1,5 %.
Pour sa part, Lisette IJssel de Schepper, économiste en chef au Bureau de recherche économique de l’université de Stellenbosch, a estimé que les tendances des résultats du scrutin commencent à se manifester, l’ANC étant en passe de perdre sa majorité à l’Assemblée nationale.
Notant que le parti historique du pays doit désormais coopérer avec d’autres formations politiques pour gouverner le pays, elle a signalé que des concessions significatives doivent être faites de part et d’autre pour former une coalition gouvernementale homogène.