Au Sénégal, les acteurs de la pêche et les défenseurs de l’environnement tirent la sonnette d’alarme et dénoncent leur mise à l’écart par les experts du gouvernement et des grandes compagnies.
Face à cette catastrophe tant redoutée, l’ardent défenseur de la baie de Hann, Mbacké Seck, célèbre au Sénégal pour ses positions tranchées quand il s’agit de défendre l’environnement, a réuni les acteurs de la pêche et les populations touchées par l’exploitation du pétrole et du gaz autour d’une campagne de sensibilisation et un partage d’informations.
Mbacké Seck a également alerté sur les dangers qui guettent la pêche maritime, le tourisme et la biodiversité. Ces risques environnementaux viendraient, selon l’activiste, de l’exploitation off-shore du pétrole et du gaz.
En octobre dernier, le président du conseil d’administration de Petrosen Holding, Aymerou Gningue, avait fait savoir que le Sénégal a «investi 1.000 milliards» de francs CFA dans l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et espère des retombées d’environ 10.000 milliards de francs CFA.
Considérée, avant les années 1980, comme l’une des plus belles plages sableuses du monde avec son arrière-plan de verdure, la baie de Hann de Dakar est devenue l’une des plus polluées de la planète.
Sur les éventuelles retombées climatiques d’une telle exploitation, il avait affirmé que «les pêcheurs pourraient en bénéficier et voir même leurs activités évoluer de l’artisanat vers l’industrialisation». D’après lui, ils «pourraient moderniser leurs activités et aller en haute mer pour les mener et s’orienter vers la transformation des produits halieutiques», a-t-il fait valoir.
Les réserves de gaz découvertes au Sénégal sont évaluées à «un peu moins de 1.000 milliards de m3», selon le directeur général de Petrosen Exploration-Production, Thierno Seydou Ly.
Le Sénégal va livrer ses premiers barils de pétrole et mètres cubes de gaz sur le marché international à partir de début 2024 avec l’entrée en production des champs Grand Tortue Ahmeyim (gaz) qu’il partage avec la Mauritanie, et Sangomar (pétrole), avec d’importantes recettes budgétaires attendues.