Bamako: du poisson au déjeuner, des oranges au dessert: pourquoi tant d’appétit pour les produits du Maroc

Du poisson marocain vendu à Bamako.

Le 26/11/2024 à 16h11

VidéoAu marché de Bamako, il est loisible de constater que les produits de la mer, les fruits et les légumes en provenance du Maroc ont la cote auprès des consommateurs. Prix abordables, fraîcheur et qualités organoleptiques ont fini par séduire tant et tant de gourmets maliens.

Situé à 700 Km de la mer, le Mali est un pays enclavé qui ne doit sa consommation de poisson qu’au Fleuve Niger et ses trois zones de production: le Delta central du Niger, le lac de Sélingué et le lac de Manantali. De bien maigres ressources pour approvisionner correctement le marché local. Diverses sources estiment la production annuelle de l’aquaculture malienne entre 100.000 et 120.000 tonnes pour une consommation moyenne de près de 10 kilos par habitant, soit l’équivalent de la moitié de la moyenne mondiale.

Un déficit que Bamako essaie de combler en important à partir des pays voisins que sont le Sénégal et de la Mauritanie et plus au nord, du Maroc.


En plus de ces qualités organoleptiques, le poisson importé par conteneurs entiers du Maroc est apprécié pour «les excellentes conditions de conservation qui gardent toutes les qualités de la chair. Le poisson importé du Maroc est plus apprécié que celui venu d’autres pays» atteste Yaya Djô, qui vend les produits halieutiques au marché de Bamako où les prix varient selon l’espèce «il n’y a pas de tarif fixe» dit encore celui qui exerce ce métier depuis six ans.

En effet, beaucoup de ménages préfèrent les poissons en provenance de Maroc qui coûtent moins cher comparativement aux poissons d’eau douce produits au Mali et ont une durée de conservation plus importante que ceux du Sénégal ou de la Mauritanie.

Ce succès des produits marocains de la mer s’explique par les 3.500 kilomètres de côtes qui permettent au pays une production annuelle d’environ 1,5 million de tonnes, le plaçant au premier rang des producteurs africains et au 25ème à l’échelle mondiale.

Avec quoi accompagner le plat de poisson?

Au marché de la capitale, il est également loisible de constater que fruits et légumes sont également importés du Maroc, des Pays-Bas et d’Afrique du Sud, avec une préférence des ménages maliens pour les produits en provenance du Maroc. Mamadou Diarra, qui fait ses emplettes dans ce marché, en est convaincu: «je viens d’acheter 7 kilos d’orange du Maroc, cela fait longtemps que j’en avais envie. Je les préfère car elles juteuses et vendues à des prix abordables» dit-il en empoignant sin sac de courses. Ici, on trouve également « des bananes, des mandarines et des pommes du Maroc.


Selon l’Office des changes marocain, le Royaume a exporté vers le Mali pour une valeur de 30,67 millions de dirhams (près de 3 millions d’euros) en pomme de terre et 15,12 millions de dirhams pour les agrumes.

Cependant, sur les marchés maliens, il y a rupture de la pomme de terre marocaine. Une situation qui pousse les importateurs à s’approvisionner auprès des Pays-Bas avec comme conséquence une hausse des prix de la pomme de terre dont le sac est vendu entre 16.500 et 17.500 francs CFA (25 à 27 euros).

Une chose est sure, avec ses ressources naturelles importantes, le Mali a les atouts nécessaires pour réduire sa dépendance alimentaires vis-à-vis des importations. Il faudra, pour cela que les dirigeants s’inspirent des modèles de développement agricoles mis en place par certains pays pour accroitre la production locale en fruits et légumes.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 26/11/2024 à 16h11