Burkina Faso. Alida Bazié, la styliste qui habille universitaires et magistrats en «pagne tissé de la patrie»

La styliste burkinabè Alida Bazié supervisant la production dans ses ateliers.

Le 18/01/2025 à 17h44

VidéoAlida Bazié est entrée dans l’histoire du Burkina Faso en étant la première styliste à être chargée par les autorités de concevoir, en Faso Dan Fani, les premiers modèles de toges universitaires. Le Faso Dan Fani, qui signifie «pagne tissé de la patrie» est emblématique de la culture du Burkina Faso.

Le 28 novembre 2023, elle était l’une des figures fortes à la cérémonie du port de la toge universitaire unique en Faso Dan Fani de l’Université Joseph Ki-Zerbo. Des centaines de toges conçues par la styliste sont fièrement présentées au public.

Une étape matérialisant la volonté politique des nouvelles autorités de mettre en valeur l’identité culturelle du pays en promouvant la consommation locale. «Après tant d’années d’engagement, je ressens une immense fierté, une profonde satisfaction. Parce que le pagne Faso Dan Fani est en train de prendre une place significative dans la vie des Burkinabè. Ce pagne est désormais une fierté, une identité culturelle», a déclaré Alida Bazié, styliste burkinabè.

Le faso dan fan signifie «pagne tissé de la patrie», fait de coton épais, tissé à la main assorti de jolies couleurs. «Sa texture douce et dense est portée de nombreuses façons, le plus souvent comme un pagne décontracté autour de la taille, mais également transformé en robes, vestes et costumes» écrit à ce sujet un site spécialisé pour souligner les différentes manières de porter le faso dan fan.

En novembre 2024, le monde judiciaire emboîte le pas aux universitaires en revêtant des toges typiquement burkinabè. Un autre exploit de la styliste, qui dit l’avoir également vécu avec beaucoup d’enthousiasme.

Et pour aller au bout de ses idées, notamment pour continuer de promouvoir le faso dan fani, Alida veut davantage innover. «D’abord, élargir notre gamme de produits et de créations en intégrant le faso dan fani et le koko donda. Nous avons également pour projet de travailler avec les jeunes créateurs afin de les encourager à utiliser plus de faso dan fani dans leurs créations».

Sur le plan international, la styliste ne cache pas son ambition de nouer des partenariats avec ses confrères pour faire rayonner le faso dan fani. Elle reste également convaincue que le pagne qu’elle a longtemps promu, a parcouru un long chemin, notamment au delà de l’engagement des autorités du pays. Aujourd’hui, cet intérêt croissant pour le faso dan fani est une réalité dans le quotidien des Burkinabè.

Par Jean Paul Windpanga Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 18/01/2025 à 17h44