A cause de l’état catastrouphique où se trouve le tronçon routier Sakoinsé-Koudougou, le gouvernement burkinabè a ordonné à l’entreprise tunisienne Société de routes et bâtiments (Soroubat) de reprendre les travaux de la route nationale 14 à ses propres frais conformément aux cahiers des prescriptions techniques. Cette sommation fait suite au rapport de la mission d’investigation sur les dégradations précoces constatées sur cette route longue de 42 kilomètres non encore réceptionnée.
Cette mesure est salutaire et logique selon Alidou Nana un chauffeur routier. «Je pense que le gouvernement a pleinement raison. Si les travaux sont mal exécutés, c’est normal que tu les reprennes à tes propres frais. Ce n’est plus le gouvernement qui doit encore débourser», dit il.
«La route est parsemée de nids de poules», se plaint Dramane Singbeogo, un autre chauffeur routier. «Avec la dégradation anticipée de cette voie, nous sommes obligés de réduire la vitesse à 30 ou 40km/h. Par le passé, une route bitumée pouvait résister près de 20 ans», ajoute Moussa Congo, un autre usager de la route.
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Dramane Singbeogo estime que ce serait mieux que le gouvernement confie les travaux à d’autres entreprises compétentes. «Quand des entreprises comme Globlex, Satom, ou Ebomaf, bitument une route, c’est aussi bien fait», affirme-t-il.
Les travaux de bitumage de la route Sakoinsé-Koudougou ont démarré le 1er juillet 2020 pour un délai d’exécution de 17 mois. Le montant du marché de base est estimé à plus de 7 milliards de francs CFA. L’ordonnance du gouvernement burkinabé à l’entreprise chargée des travaux de ce tronçon pourrait servir de leçon aux autres entreprises.