Selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (Ins), le Cameroun a importé des pays africains entre 2017 et 2023, 409.000 tonnes d’huile de palme pour une valeur estimée à plus de 280 milliards de Fcfa. A en croire cette source l’une des plus crédibles dans le pays, ces importations ont été pratiquement multipliées par 10 sur une période de six ans. Ainsi elles sont passées de 12.600 tonnes en 2017 pour une valeur de 5,7 milliards de Francs Cfa à 122.500 tonnes en 2023 pour une valeur de près de 90 milliards de Fcfa.
À Yaoundé, les experts de cette filière démentent fortement l’hypothèse de la baisse de production nationale et évoquent plutôt d’autres raisons. Jean Georges Ntep II est l’un de ces experts que nous avons rencontrés. «Je pense personnellement que la pénurie d’huile de palme observée régulièrement ici au Cameroun est due aux multiples usines de transformation locale de cette denrée. Voyez-vous, il y a environ 10 ans, on voyait très peu de savonneries ou d’huileries dans le pays. À ce jour, le nombre de ces usines est éloquent. Ce qui ne permet plus aux producteurs de ravitailler les ménages comme dans le passé», s’est-il justifié.
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D’autres experts ajoutent aussi comme autre raison, les mouvements séparatistes qui continuent de sévir dans les zones anglophones, les plus grandes productrices d’huile de palme au Cameroun.
Conséquence de cette situation, sur les différents marchés de la capitale politique du pays, les ménagères ont de la peine à se ravitailler à cause des prix qui sont quasiment passés du simple au double. À titre d’exemple, la bouteille d’un litre d’huile de palme qui se vendait en 2015 à 500 Fcfa coûte actuellement 1.000 Fcfa. Un prix qui n’est pas à la portée des ménages à revenus intermédiaires.
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Le gouvernement entreprend tout de même des actions qui visent à améliorer l’offre en toute saison en recourant notamment aux importations. Le Cameroun se ravitaille en grande quantité au Gabon et en Côte d’Ivoire.
