La crise du Covid-19 et surtout la guerre Russie-Ukraine ont montré les effets négatifs de la dépendance des pays africains vis-à-vis des marchés internationaux. Outre les produits alimentaires, notamment les céréales et les oléagineux, la dépendance en matière de carburants de très nombreux pays africains a eu des impacts négatifs sur les économies du continent et est grandement à l’origine de la montée inflationniste dans nombre d’entre eux.
Face à cette situation, de nombreux pays africains ont compris la nécessité de disposer de raffineries afin d’assurer leur indépendance en carburants. Du coup, des raffineries qui étaient à l’arrêt sont rénovées et d’autres sont en construction, dont celle géante de l’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote.
En Afrique centrale où tous les pays sont des producteurs de pétrole, la région manque cruellement de raffineries. Et des pénuries de carburant ont été enregistrées dans presque tous les pays, particulièrement en République démocratique du Congo (RDC), le plus grand et le plus peuplé de la région.
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Les pays d’Afrique centrale se sont engagés à la construction, la rénovation et à l’extension des raffineries existantes. A ce titre, la RDC et la Guinée équatoriale ont dédié d’unir leurs forces pour surmonter les pénuries de carburant et approvisionner leurs voisins. En marge de la conférence «Angola Oil and Gas 2022»,qui s’est tenue du 29 novembre au 1er décembre 2022 en Angola, les deux pays ont signé un mémorandum d’entente couvrant toute la chaîne de valeur du secteur pétrolier.
A cette occasion, Mbaga Obiang Lima, ministre des Mines et des hydrocarbures de la Guinée équatoriale, a souligné que le protocole d’accord signé avec la RDC et les accords antérieurs signés avec le Cameroun et le Nigeria soutiennent le mandat national visant à faciliter la production et le commerce des produits pétroliers africains et à créer des industries à valeur ajoutée. «La coopération transfrontalière est l’un des principes clés de la stratégie de développement énergétique de la Guinée équatoriale, car nous ambitionnons d’accroître la disponibilité d’une énergie abordable et accessible dans notre pays et dans toute la région», a-t-il expliqué.
L’un des points saillants de cet accord est la construction d’une raffinerie de pétrole et d’unités de stockage de produits raffinés en RDC. Selon les représentants des deux pays, cette raffinerie, qui sera détenue conjointement par les deux pays, vise à répondre, à terme, à la demande en produits raffinés des pays d’Afrique centrale.
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La RDC est le plus faible pays producteur de la région avec seulement 23.000 barils par jour, tandis qu’avec des réserves pétrolières estimées à plus de 22 milliards de barils, la Guinée équatoriale produit actuellement 80.000 barils de pétrole par jour (à octobre 2022, selon l’OPEP) pour une population de 1,5 million d’habitants. Le pays exporte donc presque la totalité de son brut alors que la RDC, 4e pays le plus peuplé du continent derrière le Nigeria, l’Ethiopie et l’Egypte, et vaste de 2,34 millions de km2, est un important marché pour les produits pétroliers raffinés, notamment des carburants.
Les deux économies sont complémentaires dans ce domaine. L’installation d’une raffinerie de pétrole en RDC utilisant le brut équato-guinéen permettrait aux deux pays de réduire leur dépendance du carburant importé de l’étranger et de faire face aux pénuries constatées à chaque crise ou tension sur les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Outre cette raffinerie commune, la Guinée équatoriale va aussi construire sa première raffinerie dont les travaux sont annoncés pour début 2023. D’un coût de 450 millions de dollars, celle-ci sera dotée d’une capacité de raffinage de 20.000 barils par jour.
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Dans le même cadre, en juillet dernier, l’Angola, deuxième pays producteur de pétrole de l’Afrique, a inauguré une raffinerie, qui porte sa production de carburants à 1,58 million de litres par jour, permettant de réduire de 15% les importations annuelles de produits raffinés. Avant la mise en marche de cette nouvelle raffinerie, l’Angola n’assurait qu’environ 20% de ses besoins en carburants.
Avec ces initiatives, les pays d’Afrique centrale veulent réduire leurs exportations de pétrole brut, réduire les sorties de devises consacrées aux importations de carburants et surtout créer de la valeur ajoutée et des emplois, ainsi qu’améliorer le tissu industriel de la région et intégrer davantage les économies de la région.