La transformation numérique est en bonne voie en Afrique, même si le continent continue d’accuser un retard notable sur les pays développés. Certains pays arrivent, bon gré mal gré, à réaliser de bonnes performances. C’est ce qui ressort du rapport du département des affaires économiques et sociales du Secrétariat général des Nations unies et du classement 2024 de l’Indice de développement de l’e-gouvernance (EGDI).
Cet indice évalue la capacité des gouvernements à intégrer les technologies de l’information pour améliorer l’efficacité des services publics en s’appuyant sur trois piliers, chacun comptant plusieurs critères: Capital humain ou HCI (taux d’alphabétisation des adultes, taux brut de scolarisation, années de scolarité attendues, années moyennes de scolarité), Infrastructures de télécommunications ou TII (cadre institutionnel, prestation de services, mise à disposition de contenus, technologie et participation électronique) et les Services en ligne ou OSI, (cadre institutionnel, fourniture de services, fourniture de contenus, technologie et e-gouvernement).
Les données utilisées proviennent essentiellement des institutions onusiennes: Union internationale des télécommunications (UIT), l’Unesco et données collectées par le Département des affaires économiques et sociales des Nations unies.
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Pour cette évaluation, 193 pays et territoires ont été passés au crible et les résultats donnent un aperçu complet du développement de l’administration électronique dans une perspective mondiale, régionale et nationale. Il analyse les performances régionales et identifie les principales tendances à l’aide de l’Indice de développement de l’administration électronique des Nations unies (EGDI).
Les pays sont classés d’une échelle allant de 0 à 1. Plus l’EGDI d’un pays est proche de 1, plus le pays est performant et vice-versa. La moyenne mondiale s’est établie à 0,6382 contre 0,6102 en 2022, attestant des progrès réalisés au niveau mondial. En fonction des notes obtenues, les pays sont organisés en 6 classes de notation décroissante: V2, V1, HV, H3, H2 et H1.
Au niveau mondial, le Danemark, l’Estonie et Singapour se distinguent avec des scores respectifs de 0,9992, 0,9954 et 0,9362. A l’opposé, au bas du classement, on trouve des pays d’Afrique subsaharienne. D’ailleurs, les 4 dernières places sont occupées par des pays africains. La Centrafrique ferme le classement au 193e rang mondial avec un score de 0,0947. Juste devant, se trouvent le Soudant du Sud (192e mondial; 0,1191), la Somalie (191e mondial; 0,1468) et l’Érythrée (190e mondial; 0,1576).
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Si le continent affiche un indice moyen de 0,4247, contre une moyenne mondiale de 0,6382, force est de noter que des disparités significatives en matière d’infrastructures numériques, de connectivité, de compétences numériques et de préparation au gouvernement électronique persistent dans la région. Selon le rapport, «une analyse des indicateurs EGDI passés et présents confirme que même avec les projections les plus optimistes, l’Afrique ne parviendra pas à combler le fossé numérique avec les autres régions d’ici 2030. Cela souligne le besoin urgent d’efforts accélérés et de solutions innovantes pour réduire la fracture numérique», ajoutant que «ces 19 pays sont bien placés pour renforcer encore le développement de leur gouvernement électronique s’ils continuent d’investir et de s’engager dans la transformation numérique.»
Toutefois, plusieurs pays africains ont réalisé d’importants progrès ces dernières années réduisant fortement leur fracture numérique avec les pays développés. C’est le cas de l’Afrique du Sud, de Maurice, de la Tunisie, du Maroc, des Seychelles et de l’Égypte qui figurent dans le Top 100 mondial de l’EGDI. Ces pays, hormis l’Égypte, ont des scores supérieurs à la moyenne mondiale.
L’Afrique du Sud et Maurice sont les leaders du développement de l’e-gouvernement en Afrique et ont rejoint, pour la première fois, le groupe très élevé de l’EGDI, reflétant les importants progrès en matière de compétence, de services et d’infrastructures gouvernementales numériques. L’Afrique du Sud et Maurice, avec des scores respectifs de 0,8616 et 0,7506, se classent au 40e et 76e rang mondial.
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L’Afrique du Sud, avec un score de 0,8616 en 2024, contre 0,7357 en 2022, s’est classée au 40e rang mondial en matière de développement de l’e-gouvernance, et ce grâce aux bons scores réalisés aussi bien au niveau du pilier capital humain (0,8026), de l’infrastructure de télécommunications (0,8951) que des services en ligne (0,8872), attestant des bonnes performances réalisés dans tous les domaines du numérique.
Idem pour Maurice qui bénéficie d’un score global de 0,7506 grâce notamment à ses performances au niveau du pilier infrastructures de télécommunications pour lequel le pays a obtenu la meilleure note au niveau du continent et l’une des meilleures notes au monde avec un score de 0,9159. Toutefois, le pays accuse une faiblesse au niveau des services en ligne (0,5903).
Les 19 pays africains les mieux classés en matière de e-gouvernement.. DR
En ce qui concerne le Maroc, 90e rang mondial et 4e africain avec un score de 0,6841 en 2024, contre 0,5915 en 2022, a réalisé des progrès significatifs dans le domaine de l’e-gouvernance et se démarque sur le plan des infrastructures de télécommunications avec un score de 0,8827. Cependant, le Royaume accuse un des retards en matière de capital humain (0,6078) et surtout en ce qui concerne les services en ligne (0,5618).
Les 6 pays africains du Top 100 mondial en matière de e-gouvernance.
Pays | Rang mondial | Services en ligne | Compétences humaines | Infrastructures de télécommunications | EGDI 2024 |
---|---|---|---|---|---|
Afrique du Sud | 40e | 0,8872 | 0,8026 | 0,8951 | 0,8616 |
Maurice | 76e | 0,5903 | 0,7456 | 0,7506 | 0,7506 |
Tunisie | 87e | 0,5951 | 0,6497 | 0,6935 | 0,6935 |
Maroc | 90e | 0,5618 | 0,6078 | 0,6841 | 0,6841 |
Seychelles | 92e | 0,4638 | 0,6769 | 0,6773 | 0,6773 |
Egypte | 95e | 0,7002 | 0,6150 | 0,6699 | 0,6699 |
Source: Département des affaires économiques et sociales de l’ONU.
Pour l’ONU, «même si le développement de l’e-gouvernement en Afrique suit généralement une tendance à la hausse, il lui reste encore à prendre un élan significatif. Il est largement reconnu dans la région que la numérisation est essentielle au développement durable, et la Stratégie de transformation numérique pour l’Afrique (2020-2030) a été formulée par l’Union africaine pour libérer le pouvoir de transformation des technologies numériques». (taux d’alphabétisation des adultes, taux brut de scolarisation, années de scolarité attendues, années moyennes de scolarité).