Le protocole d’accord signé mardi dernier par l’Autorité égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables (NREA), la Compagnie égyptienne de transport d’électricité (EETC) et la Saudi Acwa Power Company vise la mise en place d’un mégaprojet de production d’électricité à partir de l’énergie éolienne d’une capacité de 10 gigawatts (GW). Cet accord fait suite à une réunion au sommet tenue à Riyad entre le prince Abdulaziz bin Salman bin Abdulaziz, ministre saoudien de l’Energie, et Muhammad Shaker, ministre égyptien de l’Electricité et des énergies renouvelables.
Les contrats finaux seront signés une fois que les terrains nécessaires seront disponibles pour réaliser les mesures et études techniques nécessaires au projet.
A noter que ce mégaprojet entre dans le cadre de la volonté égyptienne de devenir un hub énergétique au niveau de la région Afrique-Moyen-Orient-Europe. A ce titre, l’Egypte et l’Arabie saoudite seront reliés par une ligne d’interconnexion électrique d’un coût de 1,8 milliard de dollars et d’une capacité de 3.000 MW dont la première phase sera opérationnelle en 2024.
Lire aussi : L'Égypte matérialise son ambitieux projet de hub électrique des trois continents
L’Egypte est déjà reliée au Soudan par une ligne d’interconnexion électrique et devrait l’être aussi avec la Libye. Avec l’Europe, le pays est relié par des câbles électriques maritimes permettant d’alimenter ces pays en électricité via Chypre et la Grèce.
Disposant déjà d’une réserve de réseau quotidienne de 15.000 MW, le pays a d’importantes capacités d’exportation de l’électricité via des lignes d’interconnexion avec l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient.
Il s’explique aussi par la volonté égyptienne d’investir massivement dans les énergies renouvelables pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis les énergies fossiles et surtout matérialiser la volonté égyptienne d’être leader dans la production d’hydrogène vert.
Bénéficiant d’un environnement favorable et d’un bon positionnement géographique grâce à sa proximité avec l’Europe, l’Egypte attire de plus en plus d’acteurs souhaitant investir dans l’hydrogène vert et qui en conséquence investissent dans les énergies renouvelables, notamment le solaire et l’éolien. Le dernier à se manifester à ce titre est l’indien ReNew Power, qui a annoncé un investissement colossal de 8 milliards de dollars dans la production de l’hydrogène vert. Cet investissement sera réalisé sur la période 2022-2029.
Lire aussi : Électricité: l’Égypte cible l’Afrique et l’Europe pour exporter plus de 10 GW excédentaires
ReNew n’est pas le seul à s’intéresser à la production d’hydrogène vert via la production d’électricité à partir des énergies renouvelables. Le norvégien Scatec, les français EDF Renouvelables et Total Eren, l’émirati Masdar et les allemands Siemens et H2-Industries sont également dans les starting-blocks pour produire de l’hydrogène vert en Egypte en engageant d’importants investissements s’élevant à plusieurs dizaines de milliards de dollars.
A cet titre, rappelons qu’en juin dernier, Acwa Power a signé un contrat avec le ministère égyptien de l’Electricité pour un investissement de 1,5 milliard de dollars pour la construction de la plus grande centrale éolienne du Moyen-Orient. Cet accord s’inscrit dans le cadre global de 14 accords d’investissement conjoint entre les deux pays pour un montant de 7,7 milliards de dollars touchant plusieurs domaines, dont l’énergie, les industries alimentaires, les technologies de l’information et la cybersécurité.
Avec tous ces projets dans les énergies renouvelables annoncés, l’Egypte, dont le taux d’électrification est de 100% actuellement, disposera d’importants excédents à exporter aussi bien en Europe qu’en Afrique subsaharienne.